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Oscar Wilde et Lui
Rue des Beaux-Arts n ° 74 – Janvier / Février / Mars 2021
On pourra épingler certaines erreurs dans cet article ( le docteur Wilde présenté comme “ dentiste ”, une certaine confusion entre le marquis de Queensberry et son fils , le bouquet de légumes avariés lancé sur la scène du théâtre , alors qu ’ en réalité , le fauteur de troubles en avait été empêché , etc ...). On peut aussi ne pas partager l ’ avis de Rachilde sur “ De Profundis ’ qu ’ elle voudrait voir brûlé ( 2e partie de l ’ article ). Il s ’ agit cependant d ’ un document qui reflète une opinion originale et qui prend résolument le contrepied de la littérature journalistique de l ’ époque . Il était donc intéressant de le reproduire ici .

Oscar Wilde et Lui

Le procès d ’ Oscar Wilde fut , jadis , lourdement mené , entouré d ’ intrigues et rempli de cris discordants : l ’ amour et la haine sont toujours de faux témoins . Ils égarent l ’ opinion publique , cette concierge qui peut se satisfaire du feuilleton du plus bas étage .
On aurait dû , selon l ’ opinion publique , condamner deux coupables au lieu d ’ un , et il n ’ y avait pas de coupable . Il y avait un procès qui mettait aux prises deux élites : des individus titrés , d ’ une aristocratie non contestable , toute une caste possédant un esprit ... vraiment particulier , et des gens de lettres , quelques parvenus , peut-être un homme de génie .
En France , on n ’ aurait pas pu acquitter Oscar Wilde , tout simplement parce qu ’ on n ’ aurait pas fait de procès .
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