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Rue des Beaux-Arts n° 73 – Octobre/Novembre/Décembre 2020 chez Zola, nous avons un tableau qui détruit à la fois l'artiste et le modèle. Je pense en outre que nous pourrions voir un lien phonétique entre Heldar, qui est la porte du hall, et Hallward, qui est la salle du hall. De plus, le nom de jeune fille de Christine Lantier était Hallgrain : le liminal et le séminal se rencontrent ; et que penser du héros éponyme de Jérôme K. Jerome dans sa pièce The Rise of Dick Halward ? Bernard Shaw a vu son thème central comme un remaniement grossier de la relation entre les Chiltern dans Un mari idéal. "Melancolia", le tableau que Dick est en train de peindre, représente la tête d'une femme aux lèvres pleines et aux yeux creux qui rit. Dick ! Cette tête-là exerce une sorte de suggestion criminelle. Je dois même dire qu'il y a, dans le mouvement du buste, quelque chose de perfide et pour ainsi dire de vipérin, que je ne m'explique pas. a déclaré Torpenhow. Tout homme qui a souffert retrouvera là son chagrin, quel qu’il soit, dit Dick – une phrase digne de Wilde - et utilise, pour la seule et unique fois d a n s l e l i v r e , l ' e x c l a m a t i o n : " P a r l e S e i g n e u r Harry !" (Torpenhow est le bon ange de Heldar, comme Lord Henry Wotton - Lord Harry - est celui de Dorian Gray). Mettant en garde contre le fait d'attacher un sens quelconque à cette phrase, Roger Lancelyn Green déclare que "c'était une expression courante très utilisée dans les années 90, et que l'on peut facilement la retrouver dans les œuvres de Rider Haggard, Conan Doyle et de nombreux autres écrivains de l'époque". 8 Mais cela n'explique pas pourquoi Kipling (ou Heldar) le choisit dans le répertoire d'exclamations similaires dont il dispose; Lancelyn Green ne fait pas non plus de lien avec Dorian Gray. 57