Rue des Beaux-Arts n° 73 – Octobre/Novembre/Décembre 2020
plus d’un siècle après sa création, est passée du statut de pastiche à
celui de modèle, voire d’œuvre culte.
Depuis Richard Ellmann 1 et Elaine Showalter 2 jusqu'à Kerry Powell 3
en passant par Judith Butler 4, Richard Dellamora 5 ou Alex Falzon 6,
l'impact de Salomé sur le théâtre, la littérature, l'imaginaire et la
culture populaire et savante du XXe siècle a été mise en perspective
dans l'ensemble du monde occidental. Pièce postmoderne avant
l'heure, Salomé fait partie du patrimoine littéraire, voire
"mythologique" de l'Occident. Néanmoins, aucune étude, à ma
connaissance, ne s'est penchée sur les éléments de reprise ou de
récupération de sa structure pour les examiner dans ce qu'ils
présentent en particulier, en commun ou en systématique dans leur
regroupement et étudier la manière dont ils participent à la création
de sens. Puis, dans cette configuration, où la reprise devient modèle,
il y a un paradoxe : qu'est-ce qui fait perdurer dans la Salomé de
Wilde ce qui n’a pas survécu dans ses modèles? A travers une étude
systématique des reprises et récupérations de Salomé, le travail qui
suit s'efforcera d'apporter quelques éléments de réponse à cette
question. Les postulats de Catulle Mendès et de Mario Praz selon
1 "Ouvertures to Salomé", dans Golden Godgers, Biographical Speculations, Oxford:
Oxford University Press, 1974.
2 Sexual Anarchy: gender and culture at the fin de siècle. New York: Viking, 1990.
3 Acting Wilde: Victorian Sexuality, Theatre, and Oscar Wilde. Cambridge and London:
Cambridge University Press, 2009.
4 Gender Trouble, London and New York: Routledge, 1990, et
London and New York: Routledge, 1993.
Bodies That Matter,
5 "Traversing the Feminine in Oscar Wilde's Salomé" dans Thais E. Morgan, Victorian
Sages and Cultural Discourse: Renegotiating Gender and Power. New Brunswick:
Rutgers University Press, 1990.
6 Le Nozze Alchemiche di Salomè : Oscar Wilde e la tradizione ermetica. Pisa : Pacini,
2007.
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