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Rue des Beaux-Arts n° 72 – Juillet/Août/Septembre 2020 Didier Sandre (Lord Goring) – Dominique Sanda (Gertrude Chiltern) Quand la pièce commença en septembre 1995, le théâtre Antoine était au bord de la faillite et ce fut son énorme succès qui le sauva. Cependant, « Un mari idéal » dans la mise en scène élégante et pétillante d’Adrian Brine ne se joua pas toujours dans les meilleures conditions. En effet, elle tomba au beau milieu des grandes grèves de la fin de l’année 1995, où il était très difficile de se déplacer dans Paris, et, s’il m’est permis un souvenir personnel, je me rappelle qu’étant allée voir la pièce avec une amie en décembre, nous n’avons trouvé ni métro, ni bus, ni taxis, tous pris d’assaut, et que nous avons dû rentrer en auto-stop. Malgré ces difficultés de circulation qui s’étendirent sur un mois, la salle n’a jamais désempli et les comédiens étaient applaudis chaque soir à tout rompre. Il faut dire que la distribution était particulièrement brillante, tout spécialement Didier Sandre, absolument étourdissant dans le rôle d’Arthur Goring, et Anny Duperey dans celui de la vénéneuse Olivia Cheveley. 74