Rue des Beaux-Arts n° 72 – Juillet/Août/Septembre 2020
atteint de la syphilis après une brève liaison avec une prostituée.
Le premier à évoquer cette rumeur est Arthur Ransome, dans le
livre qu’il consacra au poète en 19121, où il écrit que Wilde est
mort d’une « méningite, héritage d’une attaque de syphilis au
stade tertiaire ». Dans sa biographie, Richard Ellmann reprend
la seconde partie de cette thèse, affirmant que Wilde aurait
contracté la maladie quand il était étudiant à Oxford 2. Que peut-
on avancer en faveur de cette hypothèse ? Seulement qu’Oscar
avait les dents noires, et que le traitement au mercure qui était
prescrit pour combattre la syphilis, noircissait en effet les dents.
D’aucuns ont également prétendu qu’Oscar avait cessé d’avoir
des relations intimes avec sa femme parce qu’il ne voulait pas la
contaminer. Mais comme on le sait, ses raisons pouvaient être
très différentes. Cette théorie est en tout cas récusée par les
recherches de ces dernières années, et en tout premier lieu, par
le petit fils d’Oscar, Merlin Holland, mais aussi par des
chercheurs, comme par exemple Ashley Robins et Sean Sellars,
de l’Université du Cap en Afrique du Sud, pour lesquels Wilde
aurait succombé à une méningo-encéphalite, conséquence d’une
otite qu’il traînait depuis plusieurs années (sans doute causée
par sa chute en prison où il s’était blessé à l’oreille). Mis à part
la couleur de ses dents, Wilde en effet, ne présentait aucun
symptôme lié à la syphilis, et aucun des médecins qui l’avaient
examiné en prison ne s’était référé à cette « maladie honteuse ».
En outre, affirment Robins et Sellars, la syphilis est souvent
accompagnée d’une diminution des facultés mentales, ce qui
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Arthur Ransome – Oscar Wilde, a Critical Study – Methuen - 1912
Robert Sherard, un des bons amis de Wilde, était lui aussi partisan de cette thèse
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