Rue des Beaux-Arts n° 72 – Juillet/Août/Septembre 2020
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'What do you think of that face ?’ he said ; ‘is it
truthful ?'
I examined it carefully. It seemed to me the face of some
one who had a secret, but whether that secret was good
or evil I could not say. 1
Et ce que révélera la fin de l'histoire, c'est qu'en fait il n'y avait
rien à voir : le sphinx est bel est bien sans secret 2. On trouve
d'autres portraits photographiques, par exemple dans Dorian
Gray, et ceux-ci ne sont pas moins cryptés. Au début du
chapitre IV, Lady Henry, qui rend visite à Dorian pour la
première fois, lui dit bien le connaître grâce aux clichés que
possède de lui son mari, dix-sept selon elle. Si la prolifération de
ces portraits miniatures est remarquable, le chiffre dix-sept l'est
tout autant, en ce qu'il recèle le secret de l'attachement de Lord
Henry à Dorian : dix-sept est l'âge de Sibyl Vane, « aimée » du
jeune homme, c'est aussi l'âge de l'ami de Shakespeare dans The
Portrait of Mr. W.H. C'est enfin et surtout l'âge qu'avait Robert
Ross, premier amant de Wilde, quand l'écrivain fit sa
connaissance. Dans tous les cas, les portraits et les
daguerréotypes renferment des mystères, que ces images soient
habitées de l'intérieur et stricto sensu mises au secret, comme le
portrait de Dorian, relégué dans un cabinet poussiéreux, ou
qu'ils révèlent le secret de celui qui les peint comme le tableau
exécuté par Basil et les œuvres de l'empoisonneur Wainewright
« The Sphinx Without a Secret », ibid., p. 205.
2 Ibid., p. 208 : « ‘She had a passion for secrecy, but she herself was merely a sphinx
without a secret.’ ‘Do you really think so ?’ ‘I am sure of it,’ I replied.
He took out the morocco case, opened it, and looked at the photographs. ‘I wonder ?’ he
said at last. »
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