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Rue des Beaux-Arts n ° 80- Juillet – Août – Septembre 2022
d ’ interview et autre miscellanées , ces textes sont autant de rendezvous avec Oscar Wilde ou – pour quelques uns – avec les personnes qui furent ses plus proches , son épouse Constance et Lord Alfred Douglas .
Peut-on parler pour autant d ’ inédits ? Oui et non .
Non dans la mesure où rien de fondamentalement nouveau n ’ est révélé dans ces interviews , Oscar Wilde y apparait souvent tel qu ’ en son personnage : brillant , moqueur , insolent , passionné de littérature et d ’ art , cynique parfois mais aussi prêt à s ’ ouvrir sincèrement pour peu que son interlocuteur soit de bonne volonté .
Oui parce ces interviews permettent une meilleure compréhension de Wilde . Bien mieux , elles permettent de le rencontrer et de lui poser quelques questions , fusse à travers les mots d ’ un autre . Et qui n ’ aurait pas envie de rencontrer Oscar Wilde ? N ’ était ce pas l ’ idée que Churchill se faisait d ’ un moment au Paradis ?
En parcourant le recueil , on croise Wilde à New York , où il se dit chez lui , dans des villes perdues du Far West , où il ne manque que Lucky Luke et les Daltons , à Paris où Stendhal lui tient lieu de bréviaire , à Londres où il assure n ’ avoir renoncé à rien de sa croisade esthétique en dépit de sa nouvelle vie d ’ écrivain assortie à sa nouvelle coupe de cheveux , en représentation dans sa House Beautiful avec Constance , à Paris encore où il étonne , intrigue et séduit , entre deux audiences des procès , épuisé et mutique , à
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