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Par Véronique Wilkin
Rue des Beaux-Arts n ° 80- Juillet – Août – Septembre 2022

7 – The critic as artist Prisoner C . 3.3

Par Véronique Wilkin

« Fuck Art … » Ce n ’ est pas là l ’ éloquence que l ’ on attend d ’ Oscar Wilde mais ce n ’ est pas lui qui s ’ exprime , c ’ est le prisonnier C . 3.3 . L ’ écrivain est devenu l ’ ombre de lui-même et il s ’ insurge contre ce qu ’ il a le plus aimé , il s ’ insurge , pleure , enrage et fait encore de l ’ humour , cynique et noir .
L ’ Art , la Littérature et la Beauté sont encore en lui , plus présents que jamais mais le prisonnier n ’ est plus présent à lui-même . Réduit à son matricule , il n ’ arrive plus à articuler son nom . Comment devient-on fou ?
Comment sait-on que l ’ on devient fou ? La fiction « Prisoner C . 3.3 » que BBC4 a présentée au mois de mai dernier aborde ce thème central dans l ’ histoire singulière d ’ Oscar Wilde et dans l ’ histoire de tout être humain aux prises avec des conditions propres à effacer son humanité . Ecrit par Stuart Paterson et filmé par Trevor Nunn , ce drame en un seul acte et double rôle - superbement interprétée par Toby Stephens – est remarquable de justesse et de sensibilité .
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