My first Publication n°69 | Page 62

Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019 semblait qu’on aurait pu briser sa taille entre le pouce et l’index, et ses lourdes paupières peintes en gris-vert pour accentuer leur affaissement à la Mona Lisa. Elle avait modifié le timbre de sa voix pour la rendre lente et étouffée. On qualifierait aujourd’hui sa performance de ‘sexy’, un terme qui l’aurait ait frémir. Les critiques furent unanimes à acclamer la ‘nouvelle’ Marion Terry. » 1 Marion Terry dans le rôle de Mrs Erlynne Néanmoins, certains continuèrent à regretter l‘ancienne’ Marion Terry: « Les grands succès remportés dans la seconde partie de sa carrière dans des rôles flamboyants, tel celui de Mrs Erlynne dans Lady Windermere’s Fan, ont pu légèrement effacer le souvenir de ses rôles antérieurs, mais pour moi, elle demeure la plus parfaite incarnation de l’adolescence ingénue ; son art dans ce registre était si achevé, si exquisement subtil qu’il passait inaperçu: peu de gens, je crois, réalisaient quelle grande artiste la scène possédait en sa personne.» 2 1 Ibidem p.220 2 W. Graham Robertson: Time Was, being Reminiscences. London: Hamish Hamilton 1931 p.270. 62