My first Publication n°69 | Page 60

Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019 II. Marion Terry Même si Ellen Terry n’a jamais été l’interprète de Wilde — Shaw se lamentait perpétuellement qu’Ellen Terry ait toujours joué des rôles dépourvus de portée, qui étaient trop petits pour elle —Wilde considérait sa sœur Marion Terry comme ‘une grande actrice au charme subtil et à la fascination énigmatique’, interprétant Mrs Erlynne (An Ideal Husband) dans un style ‘artificiel et captivant’. ‘Elle appartient à mon théâtre,’ disait-il, et Vincent O’Sullivan nous apprend que Wilde ‘considérait Marion Terry comme la plus satisfaisante de toutes les actrices qui sont apparues dans ses pièces’. ‘ Experte des rôles élégants et sucrés … Marion Terry a appartenu à une époque et l’a interprétée comme aucune autre actrice moderne n’a réussi à le faire. Elle [MT] était étonnamment belle avec sa chevelure cuivrée sombre, ses paupières lourdes, et sa silhouette épanouie  ; son superbe attelage et sa silhouette aristocratique convaincante (à l’époque où l’aristocratie se comportait comme telle) la désignaient naturellement aux directeurs, producteurs et auteurs qui avaient des rôles élégants à distribuer. Dans une gamme un peu limitée, elle était une actrice exquise.’ 1 L’approbation par Wilde du style grande dame affiché par Marion Terry nous donne un indice sur ce que pouvait être le jeu de Rose Leclercq interprétant la première Lady Hunstanton dans A Woman of No Importance, ou la première Lady Bracknell, jeu qui donna entière satisfaction à Wilde. Harry Furniss se souvient d’elle comme ‘de loin, la meilleure incarnation de la grande dame qu’on ait vu depuis des années sur nos scènes’. 1 Ibidem p.281 60