My first Publication n°69 | Page 37

Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019 préface du roman, Wilde étudie la relation entre mot et musique. Wilde suggère la conviction formée par Pater et le symbolisme français que toute forme d’art devait être centrée sur la musique : “From the point of view of form, the type of all the arts is the art of the musician” (CW 17). Wilde combine chaque détail musical avec le contexte spécifique d’une scène ou d'un personnage. Les termes musicologiques dans le roman indiquent l’unité et la contradiction de la passion et de l’intellect: “To note the curious hard logic of passion, and the emotional coloured life of the intellect, – to observe where they met, and where they separated, at what point they were in unison, and at what point they were at discord – there was a delight in that” (CW 53). C'est ici que Wilde établit pour la première fois le lien entre le péché et la musique, car c’est ainsi qu’il caractérise l’influence d’une personne. Avec une belle métaphore, il appelle l’âme de l’être affectué un “echo of some one else’s music” (CW 28). De tous les personnages wildiens, Dorian Gray est probablement le plus grand mélomane. Dans le roman, il est immédiatement connecté à la musique. Lorsque Lady Brandon présente Dorian lors d’une soirée, elle le décrit comme un musicien. Dorian se rend à l’opéra, collectionne les instruments ethniques, invite des musiciens célèbres chez lui et joue du piano. La musique fait partie de sa vie. Jouer un morceau de musique est lié à la jeunesse éternelle. La musique est synonyme de jeunesse, insensible aux années: “What an exquisite life you have had! You have drunk deeply of everything. (…) And it has all been to you no more than the sound of music (CW 154).” Cette juvénilité éternelle est l’œuvre d'art de Dorian. 37