My first Publication n°69 | Page 33

Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019 l’influence du livre fascinant que Lord Wotton l’envoie. L’intérêt pour la musique ethnique et la rage pour les instruments exotiques sont un moyen de souligner la décadence et l’hédonisme de Dorian Gray. La musique classique et l’opéra lui semblent insuffisants. La musique doit être exubérante. Wilde se présente ici comme un expert de la musique ethnique. Il décrit en détail les instruments ethniques de la collection de Dorian Gray. Pour cela, Wilde a édité des passages de Musical Instruments (1875) du musicologue Carl Engel. Quand il en a assez de cette musique barbare, Dorian cherche sa loge à l’Opéra et écoute le Tannhäuser de Richard Wagner, dans lequel il voyait une mise en musique de la tragédie de son âme. Le pouvoir de guérison de la musique est également reflété dans A Florentine Tragedy, The Critic as Artist et le poème en prose The Disciple (1893). La musicalité verbale de Salomé Dans Salomé, l’ensemble des sons, de langage et d’intonation fait référence à une performance musicale, même sans l’aide d’une composition. Le lyrisme parfait de Salomé facilite la transformation du drame en opéra. Wilde reconnaît les possibilités de son drame en prose en tant que morceau de musique quand il écrit sur les motifs récurrents qui donnent à Salomé l’apparence d’un morceau de musique et lui donnent l’allure harmonieuse d’une ballade (CW 1026). Dans De Profundis, il souligne la musicalité de Salomé, A Florentine Tragedy et de La Sainte Courtisane (CW 1042). Wilde utilise la réitération comme moyen de promouvoir la musicalité de la pièce. Cette figure de style est utilisée de manière convaincante. La princesse répète dix fois qu’elle va baiser la bouche du prophète. 33