Limiter le temps d ’ écran
La Société canadienne de pédiatrie tente toutefois de renverser la tendance , notamment en alertant la population sur les retards moteurs que la surutilisation des écrans peut causer . Ce regroupement recommande même de ne donner aucun temps d ’ écran aux enfants de moins de 2 ans et de limiter ce temps à moins d ’ une heure par jour pour les enfants de 2 à 5 ans .
La pédopsychiatre et professeure à l ’ Université McGill Cécile Rousseau croit également que les écrans peuvent nuire au développement de l ’ introspection et de la débrouillardise : « Les écrans changent la relation au monde parce que , tout d ’ un coup et sans cesse , ils montrent quelqu ’ un nous proposer quelque chose . Face à eux , nous sommes donc passifs . »
Un rythme fou
« Allaiter et jouer avec son téléphone en même temps , c ’ est comme jouer avec son téléphone pendant qu ’ on fait l ’ amour », déclare Linda S . Pagani , qui est très inquiète des effets de ce qu ’ elle nomme la « technoférence » parentale . Maintenant que les premières générations d ’ accros aux téléphones intelligents arrivent à l ’ âge d ’ être parents , il est vraiment étrange que la technologie soit parvenue à envahir des actes aussi intimes et significatifs pour le cheminement personnel .
L ’ épuisement des parents qui tentent de faire entrer toutes leurs activités dans un horaire de 24 heures fait aussi partie du problème . Et c ’ est souvent dans l ’ espoir de gagner du temps que des parents renoncent à laisser leurs enfants utiliser eux-mêmes mais maladroitement une cuillère , ou même à les laisser marcher . Nathalie Saint-Pierre dit voir beaucoup de parents porter leur jeune de 5 ans dans leurs bras pour les ramener de l ’ école . « Ils veulent aller vite », soupire-t-elle .
LES OCCASIONS DE RÉSILIENCE
Heureusement , plusieurs solutions existent
Laisser les enfants prendre plus de risques
Cécile Rousseau encourage chaleureusement les parents à suivre une voie suggérée par la Société canadienne de pédiatrie , soit de laisser les enfants entreprendre des activités un peu plus risquées , comme faire de la luge ou grimper aux arbres : « Ce sont des occasions d ’ apprentissage qui permettent à l ’ enfant de se dire ‟ Je vais tomber , je peux me faire mal , mais je vais recommencer .” C ’ est extrêmement nécessaire . »
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