Montréal pour Enfants vol. 24 n°3 / Été 2024 | Page 14

Chercher un cadre extérieur
La sollicitation de la marmaille peut parfois donner envie d ’ explorer les espaces de travail partagés ( coworking ), quoique les espaces fermés y soient habituellement plus restreints et plus coûteux . Diane- Gabrielle Tremblay rappelle que la majorité des espaces de travail de l ’ employeur existent toujours et , qui plus est , depuis l ’ ère du télétravail , ils tendent à se déserter : « Dans la plupart des aires ouvertes , comme il y a très peu de gens , les personnes disaient qu ’ il n ’ y avait pas vraiment de problème très important de bruits , de dérangements , parce que , justement , il y avait de grandes surfaces ouvertes et il y avait des gens un peu étalés ici et là . »
Du côté des enfants , d ’ autres activités prennent le relais lorsque les écoles se terminent , qu ’ il s ’ agisse des haltesgarderies , de la piscine municipale ou des camps de jour , parfois spécialisés , si les enfants ont des intérêts précis . Certains enfants le demandent d ’ emblée , tandis que d ’ autres se montrent plus réticents , surtout s ’ ils ont trouvé leur année scolaire particulièrement éprouvante .
Éric Beauchemin , directeur général de l ’ Association des camps du Québec , explique toutefois que le cadre y est moins rigide que celui de l ’ école et que , par ailleurs , depuis déjà 7 ou 8 ans , des formations pour les animateurs et des jeux se sont ajoutés à l ’ encadrement général des camps certifiés afin de faciliter l ’ inclusion des enfants confrontés à des problématiques diverses , comme l ’ anxiété sociale , un trouble oppositionnel ou un TDAH . « C ’ est souvent une bonne occasion pour les enfants de vivre des expériences positives de socialisation auxquelles ils n ’ avaient pas accès ailleurs », résume-t-il .
Planifier ses moments de liberté
Éva Grenier-Lespérance voit des enfants ayant une détresse plus élevée aux environs de septembre , lorsqu ’ il leur faut sauter d ’ une routine déstructurée à une routine stricte . En ce sens , elle affirme que les enfants dont la vie se trouve rythmée par les habitudes de télétravail de leur ( s ) parent ( s ) reviennent en cadre scolaire avec une longueur d ’ avance , surtout s ’ ils se sont trouvé quelques projets pour passer le temps , après les premiers jours de vacances : « C ’ est intéressant de diriger l ’ enfant vers un objectif ou un projet pour l ’ été , pour l ’ amener à se mobiliser et à s ’ activer , au courant de l ’ été et favoriser , par le fait même , un parent qui va être en mesure de travailler également . »
Certains experts , comme Ève Pouliot , entrevoient d ’ une façon plus positive ces moments de farniente ou de jeu libre : « L ’ enfant développe plein de choses lorsqu ’ il s ’ ennuie : il va trouver de nouveaux jeux . Il va développer sa créativité , son autonomie . » Chacune s ’ accorde toutefois pour dire que , pour parvenir à cette autonomie , ou simplement afin de résister à l ’ attrait perpétuel des écrans , l ’ enfant a souvent d ’ abord besoin qu ’ on le soutienne .
Développer l ’ autonomie , un pas à la fois
Corinne Vachon Croteau suggère quelques façons d ’ y parvenir , avant même qu ’ il atteigne l ’ âge de dresser par lui-même une liste de suggestions de jeux ou à en chercher sur Internet : « Que ce soit pour l ’ organisation ou la planification des collations , par exemple , je peux l ’ impliquer en lui demandant , par exemple , ce qu ’ il aimerait avoir , en ce qui a trait à la préparation des plats . Cela peut être aussi dans les façons de l ’ impliquer pour trouver une liste d ’ activités à faire pour la journée , que je puisse soit illustrer en pictogrammes si l ’ enfant est plus petit , ou écrire vraiment une liste avec mon enfant qui est plus âgé . »
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