égratigné . Avant la prise de distance , la quête d ’ une proximité émotionnelle reste nécessaire , pour en arriver à un échange que ce chercheur qualifie de « contradictoire » : « Et si je dis contradictoire , c ’ est parce qu ’ ils vont vraiment dans le sens opposé . Le premier message que le parent doit envoyer à son enfant c ’ est ‟ Je comprends ce que tu es en train de me dire , que c ’ est difficile …” Si l ’ enfant pleure , le parent peut exprimer de la tristesse , d ’ où l ’ idée de se rapprocher de l ’ émotion de l ’ enfant . »
Une fois les premières grosses vagues d ’ émotion passées , la distanciation , ainsi que la perspective d ’ adulte – qui sait qu ’ une égratignure n ’ est pas la fin du monde – peut s ’ introduire . Le parent n ’ a toutefois pas toujours toutes les cartes entre les mains pour juger de la situation , en contexte scolaire , par exemple , lorsque l ’ enfant commence à vivre une réalité distincte de la sienne . Et le rôle du parent consiste alors à montrer à l ’ enfant qu ’ il est capable de s ’ en sortir . Cela ne signifie pas pour autant que les querelles de cours d ’ école ne méritent pas son attention .
Émilie Girard suggère , ici aussi , aux parents de prendre tous les moyens pour envisager la situation sous un angle plus raisonnable et aider l ’ enfant à le faire lui-même : « Sinon , ce que comprend l ’ enfant , c ’ est que chaque fois qu ’ il est dans l ’ émotion , son parent aussi le devient . Il ne devient alors pas pour lui une figure rassurante , qui va le contenir et le calmer , en lui disant : ‟ Je te remercie , c ’ est beau , mais maintenant , j ’ ai tous les éléments en main pour agir rationnellement .” Si on parvient à montrer cela à l ’ enfant , on a plus de chances que l ’ enfant , par la suite , devienne lui-même plus posé dans son interprétation des situations . »
Attention ! Vision en tunnel à l ’ horizon !
Plusieurs raisons peuvent d ’ ailleurs expliquer que les enfants reviennent de l ’ école bouleversés , après avoir mésinterprété ce qu ’ ils y ont vu ou entendu . Lorsque les enfants n ’ ont pas encore suffisamment développé leur empathie , il est assez courant que les biais spontanés des autres enfants les portent à croire qu ’ ils projettent une image plus positive qu ’ elle ne l ’ est , en réalité , et attribuent à l ’ autre la faute de ses insatisfactions .
Vincent Bégin a d ’ ailleurs déjà vu des étincelles pour un simple échange de regard mal interprété par des jeunes plus impulsifs dans des écoles secondaires : « Je le voyais souvent dans le fameux ‟ Il me cherchait , il me regardait croche ”. Le message que ces ados m ’ envoyaient , c ’ est ‟ Par la manière dont il m ’ a regardé , il me demandait presque de le frapper ”. Alors que , bien sûr , personne ne le regardait en le cherchant . »
Dans une telle situation , la première étape , même avec les ados , est d ’ imposer un arrêt d ’ agir et de laisser tout le monde reprendre ses esprits , en évitant les confrontations trop directes , qui pourraient amener le jeune à se braquer . Les experts s ’ entendent pour dire que c ’ est à partir de là que la part la plus intéressante du travail commence , en venant induire de nouvelles hypothèses .
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