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Certains enfants sont curieux , d ’ autres drôles , et d ’ autres , enfin , plus ou moins empathiques que d ’ autres . N ’ y aurait-il pas lieu , alors , de laisser aller la nature , lorsqu ’ un enfant affiche moins ce trait de personnalité ? Ce serait dommage , puisqu ’ une lecture plus juste de la réalité et la capacité de refréner ses impulsions et ses mécanismes de défense pour laisser une place aux autres sont des atouts pour la vie .
Un facteur de protection qui fait des petits
Le professeur de l ’ Université de Sherbrooke , Vincent Bégin , assure que l ’ empathie permet d ’ établir un réseau social plus satisfaisant . Il ajoute que cette capacité à mieux comprendre et à se laisser toucher par l ’ autre plutôt que d ’ adapter un comportement conflictuel contribue aussi à plusieurs autres sphères de réussite : « Les jeunes qui ont un meilleur réseau social , qui ont de meilleures relations et qui sont mieux dans leur peau , qui sont moins déprimés ou anxieux , ce sont des jeunes qui s ’ adaptent mieux à leur milieu scolaire , qui bénéficient davantage de leur apprentissage et qui entrent moins en conflit avec leurs enseignants . Ils réussissent mieux . »
L ’ empathie s ’ affine à travers les expériences positives que favorisent ces premières relations plus riches , et permet de poser de plus en plus efficacement les gestes pour éviter le conflit avant même qu ’ il ne survienne . Cette capacité à décoder le comportement de l ’ autre avec plus d ’ assurance et de confiance aide aussi bien sûr , mentionne la psychologue Carole Lane , à établir des relations intimes authentiques , où l ’ entraide devient plus enrichissante , puisque le bien-être apporté en donne aussi à celui qui le suscite : « L ’ empathie est l ’ un des piliers de la capacité à se relier à l ’ autre . Et si je suis capable de me relier à l ’ autre , j ’ aurai le désir d ’ établir des relations , qui seront dans les deux sens , où je vais être capable de valider ce que l ’ autre vit , le ressentir , le soutenir , de l ’ aimer et , d ’ un autre côté , être capable de communiquer à l ’ autre que je me sens triste . Il saura me dire ‟ Cela me fait de la peine lorsque tu …”»
En revanche , la confiance en ses aptitudes à interpréter les situations ainsi que ses propres sentiments ne contribue pas seulement à se lier aux autres en se souciant d ’ eux , elle aide aussi à poser ses limites lorsque nécessaire et , même , rapporte la psychologue Émilie Girard , à s ’ éloigner des relations toxiques : « Plus l ’ enfant a confiance en lui , plus il est capable de se comprendre et de comprendre les émotions des autres , plus il saura comprendre tout ce cheminement , plus il deviendra sûr de lui et moins il sera à risque de développer des relations malsaines , où il est trop gentil et risque de devenir la victime de personnes plus malveillantes . Et il aura moins la tendance lui-même à devenir malveillant pour assurer son mode de protection . »
Un rôle parental parfois contradictoire
Apprendre à écouter l ’ autre sans se perdre soi-même dans une totale compassion exige toutefois quelques talents d ’ équilibriste , qui se développent avec le temps . Et , sur cette voie , l ’ enfant a encore besoin du modèle parental pour compatir … juste assez . Selon le chercheur Olivier Didier , l ’ enfant risque de se montrer assez peu disposé envers de tels propos philosophiques , lorsqu ’ il est en rage ou arrive avec un genou
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