Montréal pour Enfants vol. 22 n°5 / Automne 2022 | Page 25

l ’ école ?”, ‟ Qu ’ est-ce qui est positif pour toi à l ’ école ?”, ‟ Qu ’ est-ce que tu aimes le plus ?” Je ne demanderais pas ‟ Qu ’ estce que tu aimes ?” Je vais plutôt demander : ‟ Qu ’ est-ce que tu aimes le plus ?” et ‟ Qu ’ est-ce que tu aimes le moins ?”, parce que même si nous n ’ aimons pas l ’ école , il y a au moins quelque chose de plus agréable là-bas . »
Louise Lafortune présume qu ’ en effet les amis ou les heures de récréation peuvent parfois échapper à cette impression hostile envers l ’ école . Tina Montreuil entrevoit aussi d ’ autres raisons de porter une oreille attentive à ces relations amicales : elle a déjà pu voir et entendre , même en clinique , des observations privilégiées de l ’ entourage amical sur le déclin de l ’ humeur d ’ un jeune : « Sans nécessairement développer des amitiés avec les amis de nos enfants , au moins jouer un rôle parental modèle auprès d ’ eux , pour s ’ assurer que l ’ on a ce rapport qui fait que , si jamais notre adolescent est préoccupé par quelque chose , on puisse avoir accès à eux . Parfois , on constate , lorsque les adolescents ne vont pas bien , que , six mois auparavant , leurs amis l ’ avaient déjà remarqué . »
Il est vrai qu ’ avec toutes ces préventions , la liste de recommandations se prolonge dangereusement pour des parents à qui on demande d ’ abord de se montrer bienveillants avec eux-mêmes , afin de demeurer de meilleurs aidants . Commencer par reconnaître les limites et les formes d ’ aide , même informelles , à portée de main , peut déjà aider à remettre le relationnel sur les rails . On se donne ainsi la chance d ’ échapper au train de vie de la performance qui traverse un trop grand nombre de chaumières .