Montréal pour Enfants vol. 20 n°4 / La rentrée scolaire 2020 | Page 10

LA MAÎTRISE DE SA PROPRE VIE

Le fait d’ exercer un contrôle sur sa propre vie revêt une importance capitale pour tout être humain, dont les enfants. Tout jeunes, lors du fameux terrible two, ils commencent à souhaiter influencer leur vie. C’ est donc à vous, comme parent, de décider dans quels contextes vous les laisserez faire. Par exemple, vous pourrez leur permettre de choisir leurs vêtements( parmi deux choix présélectionnés par vous, si vous craignez que leur sens de la mode ne soit pas assez affûté 😏), ou même donner libre cours à d’ amusantes lubies, comme le fait, de temps à autre, de les autoriser à manger le dessert avant le repas ou comme collation d’ après-midi, plutôt que de le consommer tout juste après l’ assiette principale.

Ce ne sont là que de simples exemples, mais vous pouvez établir cette règle interne pour aider vos enfants à prendre le contrôle de leur vie: autorisez-les à décider de ce qui n’ influence pas leur santé et leur sécurité et de ce qui ne change rien dans votre vie. Bref, adoptez la philosophie « vivre et laisser vivre » quand cela n’ a pas d’ incidence négative sur votre enfant et sur vous. Votre enfant comprendra qu’ il peut donc faire des choix, mais pas tout le temps. Comme dans la vraie vie!
LA MAÎTRISE DES ÉMOTIONS
Cet aspect joue un rôle majeur dans le développement de la résilience, qui est en quelque sorte la capacité à réagir aux chocs. Si la frustration, la colère et la déception sont des réactions normales à tout traumatisme( dans le sens large du terme, car un petit à qui on a refusé une crème glacée vit, selon lui, un traumatisme 😉), il faut aussi que l’ enfant soit en mesure de maîtriser ces fameuses émotions. Prenez note: maîtriser ses émotions n’ équivaut pas à ne pas en vivre ni à être insensible, mais plutôt à les accepter et à les gérer pour qu’ elles puissent s’ estomper sainement. Le jeune doit réaliser que les émotions sont passagères. En effet, si elles ne sont pas alimentées, elles disparaissent en principe après quelque 90 secondes.
Il existe une manière très simple d’ aider votre enfant à maîtriser ses émotions: les reconnaître! Donc, devant un enfant en colère, plutôt que de dire: « Calme-toi, ce n’ est pas grave! », reflétez seulement ce que l’ enfant vit: « Je vois que tu es très fâché », sans lui donner raison ou tort. Après tout, personne ne peut « juger » d’ une émotion, et ce qui est dramatique pour quelqu’ un ne l’ est pas forcément pour une autre personne. Pensez simplement au concept de ponctualité: certains seront très offusqués d’ attendre quelques minutes après un retardataire, alors que d’ autres ne s’ en formaliseront même pas. Qui détient la vérité? Personne, car chacun a une perception valable selon lui. En reconnaissant ce que l’ enfant vit, vous lui permettez de mettre fin à son message émotif( p. ex.: l’ expression de sa colère), car vous lui signifiez que vous l’ avez compris. Tentez le même exercice avec des adultes, vous verrez que cela désamorce efficacement les trop-pleins d’ émotions!
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