Montréal pour Enfants vol. 20 n°3 Été / Vacances en Famille | Page 6
Le bonheur
de l’incertitude
Si vous lisez ce texte, c’est que la vie a repris
son cours, d’une manière ou d’une autre…
Comment, je n’en ai aucune idée, car alors
que j’écris ces mots, le confinement est
toujours en cours, les écoles s’apprêtent à
rouvrir cet automne, mais l’avenir demeure
incertain…
L’incertitude… Voilà l’un des mots marquants
du confinement, tant pour moi que
pour l’ensemble de la société… Si la décennie
passée, par mon travail de chargée
de cours au collégial, m’avait habituée tant
bien que mal à vivre de l’incertitude lors de
chaque session, ne sachant jamais trop si,
comment et à quel point j’allais travailler, la
COVID-19 m’a fait passer maître en gestion
de l’incertitude. Est-ce votre cas ?
Pour ma part, et comme bien des Québécois,
mon emploi, que j’adore, et mon salaire
(que j’aime aussi !) ont partiellement disparu.
Si cela m’a vraiment déstabilisée au début
(pour ne pas dire jetée par terre), j’ai choisi
de me relever les manches et d’aborder les
choses autrement…
Certes, j’aurais pu me trouver un emploi qui
me branche moins, mais j’ai des principes,
et l’un d’eux est d’avoir du plaisir dans mon
travail. Ainsi, j’ai décidé de faire contre mauvaise
fortune bon cœur et de retourner étudier,
à distance. Je suis d’ailleurs fort heureuse
de m’offrir cette pause pour apprendre
et continuer à mettre en pratique les saines
habitudes de vie que j’ai développées pendant
le confinement. Et drôle de hasard, mon
ex (le père de mes enfants) aussi ! Sous peu,
toute la famille sera donc simultanément aux
études, du primaire à la maîtrise !
Je ne suis pas du genre à adresser des discours
à mes enfants. Je pense (et je le constate
de plus en plus en voyant les comportements
qu’adoptent mes enfants en vieillissant) que
nos actions parlent beaucoup plus que nos
paroles. En cette situation de crise, j’espère
que ma manière de réagir (tout comme celle
de leur père) a su leur montrer à faire face à
l’incertitude et à l’adversité.
Cette situation m’a fait perdre plusieurs
croyances, mais s’il y a une chose dont je
suis maintenant convaincue, c’est qu’il faut
préparer nos enfants au changement, aux
aléas de la vie et au fait qu’il est impossible
de tout prévoir, de tout savoir. D’autres événements
inimaginables se produiront dans
leur vie, à petite ou à grande échelle, et
lorsqu’elles auront lieu, nos enfants devront
choisir entre s’effondrer ou avancer sans se
laisser abattre et trouver de nouvelles solutions
créatives, même si des frustrations
momentanées ou un découragement intermittent
ou passager font partie du processus
normal d’acceptation.
Enfin, que ce soit lors de crises majeures
comme celle que nous avons vécue ou de
« tremblement de vie » personnel, je crois
que comme parent, il faut prendre le temps
d’observer notre réaction, car la leçon de vie
que nous donnons alors à nos enfants se veut
d’autant plus percutante. Qu’il s’agisse d’apprendre
à gérer l’incertitude, à lâcher prise ou
à être davantage dans le moment présent,
notre manière de se montrer résilient résonnera
longtemps chez nos petits…
Par ANIK ROUTHIER
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édito
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