Montréal pour Enfants vol. 20 n°1 La relâche scolaire 2020 | Page 10

10 mieux-vivre www.montrealpourenfants.com Gardez tout de même en tête que, comme l’enfant a un cerveau en développement, il lui est impossible d’être toujours rationnel. Il doit apprendre à gérer ses émo- tions, ce qui viendra avec le temps, mais sera soutenu par votre manière d’accueillir ce qu’il ressent sans le minimiser. Une fois calmé, encouragez l’enfant dans l’exploration des solutions, et questionnez-le sur ce qu’il pense. Laisser l’enfant raconter ce qu’il a vécu (même à plusieurs reprises) lui permet d’ailleurs d’intégrer l’expérience et d’aider les émotions à s’estomper. Dans le cas d’expériences plus troublantes, n’essayez donc pas de les faire oublier à l’enfant, mais laissez-le plutôt les raconter tant qu’il en aura besoin. Il pourra ainsi passer à autre chose. Renforcer quand tout va bien… En temps normal, n’hésitez pas à renforcer les com- portements adéquats de votre enfant. Un comporte- ment qui reçoit une récompense crée davantage de connexions dans le cerveau, c’est-à-dire des voies en- tre les neurones. Plus ces chemins sont sollicités, plus ils deviennent efficaces, et donc plus l’enfant adopte facilement le comportement associé. Le cerveau préfère les récompenses sociales (privi- lèges, temps exclusif, jeu, câlin) aux récompenses ma- térielles. En effet, les premières créent davantage de connexions entre les neurones. Toutefois, n’exagérez pas la dose, car trop de récompenses peuvent aussi diminuer la motivation intrinsèque. Un cerveau qui change toute la vie Bonne nouvelle  : rien n’est jamais définitif  ! La plasti- cité du cerveau fait en sorte que ce dernier se modifie constamment. Il est donc possible d’altérer les connex- ions négatives, et de créer des voies positives en tout temps. Évidemment, plus un chemin neuronal est em- prunté, plus il s’apparente à une autoroute : le cerveau l’emprunte à une vitesse folle. Afin d’éviter cela, il faut aider le cerveau à créer de nouvelles voies de contour- nement. Et l’autoroute, inutilisée, finira par disparaître puisqu’elle n’a pas été entretenue. En d’autres termes, si vous voulez changer la struc- ture du cerveau, il est beaucoup plus facile de rem- placer une habitude ou un comportement inadéquat par une autre manière de faire, que de simplement vouloir cesser d’adopter ce comportement. Lorsque le cerveau n’a pas d’autre chemin à emprunter, il est tenté d’aller vers l’autoroute habituelle. Donc, pour aider votre enfant (ou vous-même) à enrayer un com- portement, proposez-lui une façon différente de faire et renforcez-le dans cette voie. Votre cerveau et celui de votre enfant : des âmes sœurs ! La science a mis en lumière un fait étonnant : les cer- veaux communiquent entre eux. Il existe des neur- ones miroirs  : ceux-ci sont en mesure de créer des connexions en étant simplement témoins d’un com- portement, sans même l’avoir mis en pratique. Voilà ce qui explique pourquoi nos enfants imitent plusieurs de nos actions, mais aussi pourquoi ils ressentent notre stress ou notre calme. De véritables réactions chimiques sont générées chez l’enfant, dont le cer- veau absorbe, en quelque sorte, les émotions et les comportements des parents.