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psychologie
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Naturellement, les débordements n’apparaissent pas
toujours de façon prévisible et contrôlée. Certaines
réactions peuvent mettre la discussion en péril.
Nathalie Parent n’y perçoit pas forcément un signe
d’échec, mais plutôt une indication qu’un élément
qui a peut-être échappé aux parents vaudrait la
peine qu’ils s’y arrêtent : « On peut se demander
ce que l’on a dit ou fait juste avant, qui aurait pu
amener cette réaction. Alors là, ça dépend de notre
capacité à réfléchir sur nous et sur l’ensemble de
la situation. On peut aussi demander aux jeunes :
“Est-ce possible que cette question t’ait dérangé ?” »
Et si les complications mènent la rencontre à
l’impasse, Carl Lacharité indique que le rôle des
parents est de le reconnaître, puis d’aller à la pêche
à l’information, afin de trouver les façons d’améliorer
les choses, la prochaine fois : « Et là, on va la
préparer ensemble. Et cela peut vouloir dire que
papa et maman vont aller voir à tour de rôle tous
les enfants pour aller explorer ce qui se passe pour
chacun et ce que ça signifie pour eux. Quelles seront
les répercussions dans leur vie ? Qu’est-ce que
ça représente comme responsabilités à prendre ?
Il peut y avoir des conversations qui préparent le
terrain. Alors quand on se retrouve à nouveau, on
a le droit d’admettre que la précédente rencontre a
été un échec. »
Une forme propice à l’écoute
Poursuivre cette introspection pourrait mener
à remarquer que le mécanisme de défense
qu’emprunte alors l’enfant revient de façon
récurrente. Dans ce cas, l’intervention sous forme
de conseil de famille est loin d’être celle que
privilégierait Nathalie Parent : « Pour une difficulté
chez un jeune qui a tendance à s’opposer depuis
un bon bout de temps, ça ne fonctionnera pas.
Dans ce cas-là, c’est tout le système familial qu’il
faut revoir. » Attendre les conseils de famille pour
tout régler ou les brandir comme une menace de
procès constitue d’ailleurs une des pires façons de
les utiliser qu’André Perron puisse imaginer : « On
n’utilise surtout pas le conseil en disant : “Attends au
conseil de famille, on va revenir là-dessus !” »
Ces limites peuvent amener à s’interroger sur les
avantages réels d’une formule plus structurée du
conseil de famille, que l’on planifie, par rapport à
celle des discussions à bâtons rompus, à l’heure
du souper. La science n’aurait, paraît-il, pas encore
tranché sur la question, mais Geneviève Mageau
entrevoit néanmoins des bénéfices : « Dans les
conseils de famille, il y a peut-être l’aspect de la
structure qui fait que l’on doit s’écouter avant de
reprendre la parole. Au souper, peut-être que c’est
moins structuré que cela. »
Et même si l’échec des discussions s’invite parfois
aux rendez-vous, Carl Lacharité demeure de ceux
qui croient que, de tentative en tentative, il finira
bien par y en avoir quelques-unes plus proches du
succès. Et celles-ci pourront aider à savoir comment
s’y prendre pour la prochaine discussion, ou même
dans un autre contexte démocratique : « Notamment
si on doit reprendre une discussion familiale qui
a échoué, on pourrait dire que l’on sait que l’on
est capable de prendre des décisions collectives
sur d’autres thèmes. On peut se demander alors
comment on peut faire pour revenir à la hauteur de
ce que l’on est capable de faire ensemble. C’est
plus positif que de dire “La dernière fois, vous avez
fait trop de farces, ne faites plus jamais ça.” »
Après le conseil, la vie continue
Et justement, de l’avis de Nathalie Parent, le fait de
se créer des processus qui se préparent, comme le
conseil de famille, permet aux parents de manifester
aux enfants qu’ils croient en leur capacité et de
travailler avec eux sur les manières de parvenir à y
présenter leur point de vue : « Moi je suis portée à
dire : “ Tu n’es pas tout seul, on fait ça ensemble.