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psychologie
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Pourtant, lorsqu’il s’agit d’aborder la dynamique
de groupe dans son ensemble, ou encore les
relations dans la fratrie, les références demeurent
embryonnaires. Et le psychologue et professeur de
psychologie Carl Lacharité remarque que les parents
les mieux intentionnés se sentent parfois à bout de
ressources, lorsqu’il s’agit de définir où commence
la liberté des uns et où se termine celle des autres :
« D’ailleurs, dans les médias, ce que l’on voit à propos
des discussions en famille, ce sont beaucoup plus les
dérapages et comment ça peut devenir compliqué,
ce qui nous renvoie l’image qu’il faudrait peut-être
éviter de se retrouver dans ce genre de situation.
Ce sont les raisons pour lesquelles, lorsque démarre
ce type de conversations en famille, qui doivent
absolument avoir lieu parce qu’il y a une décision
importante à prendre, les gens vont souvent se
tourner vers un professionnel qui les aidera. »
Jamais trop petit
pour faire acte de présence
Pourtant, André Perron persiste à dire que les
enfants peuvent tirer profit de leur présence dans
les réunions en famille, même lorsque les idées
abstraites et les grandes responsabilités ne font pas
encore partie de leur univers : « C’est important que
même un enfant de trois ou quatre ans, qui ne peut
pas s’exprimer comme un enfant de huit ans, soit
là à la rencontre, au conseil de famille, même s’il ne
comprend pas trop. Il est là, il écoute. Il est en train
d’apprendre comment négocier et prendre sa place.
Comment l’autre prend sa place aussi. Comment
papa s’exprime avec maman. » Ainsi, en faisant acte
de présence et en étant soutenu par ses parents, il
démontre à tous que ses besoins, eux aussi, sont
importants.
Ce n’est cependant que graduellement que
l’enfant parviendra d’abord à demeurer assis, puis
à reconnaître les enjeux exposés. La psychologue
et enseignante Nathalie Parent croit que l’entrée à
l’école de l’enfant lui offre un bon coup de pouce
pour qu’il acquière une plus grande connaissance
des réalités qui l’entourent et les capacités
d’abstraction nécessaires pour les transposer à sa
propre existence : « Déjà, vers neuf ans, ils ont pu
commencer à faire des voyages et, à l’école, ils ont
eu des exposés oraux sur les voyages des autres. Ils
commencent à s’ouvrir sur le monde. On peut donc
amener des sujets sur les prochains voyages et les
prochaines vacances. » Mais, souligne-t-elle, même
à ce point, mieux vaut éviter de brûler les étapes.
La professeure et chercheuse en psychologie
Geneviève Mageau prévient aussi qu’avec les plus
jeunes, il faut s’attendre à devoir déduire de vagues
intentions à travers une marée d’imagination :
« Quand les plus jeunes arrivent avec des idées
qui manquent de réalisme, on peut essayer
de comprendre ce qu’ils aiment dans ce qu’ils
proposent et de trouver une option qui fonctionne.
Par exemple, si l’enfant suggère d’aller se balader
avec des licornes, peut-être qu’il aimerait marcher
avec toute la famille. »
Mettons-nous
à la hauteur des émotions
Probablement que quelques parents resteront
assez perplexes, s’ils se retrouvent, au terme de
la conversation, avec un bagage de licornes et
d’états d’âme librement exprimés. Afin de structurer
davantage la rencontre avec les plus jeunes, il est
suggéré d’associer le dialogue à des gestes ou à
des éléments plus concrets. Carl Lacharité dit qu’il
n’hésiterait pas, par exemple, à apporter une grande
feuille blanche et des crayons de couleur, afin que
tout le monde ou ceux qui en ont envie puissent
dessiner la façon dont ils entrevoient un projet
d’avenir, comme un déménagement.