Montréal pour Enfants vol. 19 n°5 Automne 2019 | Page 18

18 mieux-vivre www.montrealpourenfants.com les frustrations et à les accepter. Et comprenez-moi bien, tout le monde a le droit d’être déçu ou fâché devant un revers ou un refus, mais votre enfant doit apprendre à vivre ces émotions en les exprimant sainement et en lâchant prise après coup, si le NON s’avère sans appel. En faisant vivre des frustrations graduelles à votre enfant, des plus petites aux plus importantes (p. ex. : ne pas manger 15 minutes avant le repas, devoir se coucher, ou encore devoir annuler les vacances familiales), vous l’aidez à devenir un adulte résilient, qui supportera les épreuves de la vie avec plus d’aisance. En ce sens, il vaut mieux développer la liberté d’exprimer vos convictions sachant que, comme parent, vous prenez les meilleures décisions possible pour votre enfant, même si celles-ci ne sont pas toujours populaires. Globalement, vous savez mieux que votre enfant ce qui est bien pour lui à long terme, et vous devez aller dans cette direction, même si cela crée des remous émotifs chez votre enfant. Avec le temps, il apprendra à se trouver des stratégies pour ne pas s’y noyer inutilement. LA PEUR DU MANQUE OU DE LA PERTE Avez-vous peur que votre enfant soit en manque de quoi que ce soit de matériel : pas assez de jouets, d’activités de loisirs ou parascolaires, de nourriture, de vêtements, de plaisir (sorties, restaurants…) ? Êtes-vous du genre à tout acheter pour votre enfant, en allant même jusqu’à vous oublier parfois ou même tout le temps ? Craignez-vous que votre enfant soit malheureux s’il n’a pas ASSEZ de quelque chose ? Avez-vous peur de l’obliger à partager, parce que cela créerait un manque en lui ? Si telles sont certaines de vos peurs, vous risquez de faire comprendre à votre enfant que la surconsommation constitue la voie ultime du bonheur, alors que ce n’est pas le cas (voir Éditorial à ce sujet). Vous transmettez aussi à votre enfant une propension aux achats qui nuit au bien-être de notre planète. Et vous l’habituez à attendre le prochain gadget, ou la prochaine dépense, pour se sentir momentanément heureux. Soyez libre en offrant plutôt à votre enfant l’occasion d’apprécier ce qu’il possède dans sa qualité et non sa quantité. Faites en sorte qu’il éprouve une réelle gratitude et que ses « mercis » soient sincères et sentis. De plus, provoquez des occasions pour lui de vivre le plaisir de partager et de créer ainsi du bonheur chez autrui. Il vous en remerciera un jour ! LA PEUR DU JUGEMENT Craignez-vous le regard des autres parents sur vous et votre enfant ? Êtes-vous du genre à faire comme si rien ne se passait alors que votre enfant fait une crise en public, plutôt que d’intervenir, car vous avez peur que les autres jugent votre manière de faire ? Vous demandez-vous souvent ce que les autres parents pensent de vous ? Avez-vous tendance à vous comparer constamment ? Vous arrive-t- il de copier ce que les autres font ou de chercher l’approbation et les conseils des autres sans même vous questionner ? Si vous répondez positivement à l’une ou à l’autre de ces questions, la peur du jugement vous guette probablement, et vous risquez, par le fait même, de la transmettre à votre enfant. Or, s’aimer soi-même et s’accepter tel que l’on est demeure un atout précieux pour être heureux… Considérant qu’il est impossible de plaire à tout le monde, pourquoi ne pas simplement agir de la manière dont vous avez envie ? Soyez libre d’être authentique et d’apprécier votre différence ! LA PEUR DU CHANGEMENT Avez-vous peur de brusquer votre enfant en changeant sa routine ? Pensez-vous que votre enfant fera une crise si vous avez laissé sa peluche ou sa sucette à la maison lors d’une sortie ? Croyez- vous porter préjudice à votre un enfant s’il n’est pas avec vous et qu’il doit s’adapter à une éducatrice ou aller à un nouveau camp de jour ?