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mieux-vivre
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les frustrations et à les accepter. Et comprenez-moi
bien, tout le monde a le droit d’être déçu ou fâché
devant un revers ou un refus, mais votre enfant doit
apprendre à vivre ces émotions en les exprimant
sainement et en lâchant prise après coup, si le NON
s’avère sans appel. En faisant vivre des frustrations
graduelles à votre enfant, des plus petites aux plus
importantes (p. ex. : ne pas manger 15 minutes avant
le repas, devoir se coucher, ou encore devoir annuler
les vacances familiales), vous l’aidez à devenir un
adulte résilient, qui supportera les épreuves de la vie
avec plus d’aisance.
En ce sens, il vaut mieux développer la liberté
d’exprimer vos convictions sachant que, comme
parent, vous prenez les meilleures décisions
possible pour votre enfant, même si celles-ci ne sont
pas toujours populaires. Globalement, vous savez
mieux que votre enfant ce qui est bien pour lui à
long terme, et vous devez aller dans cette direction,
même si cela crée des remous émotifs chez votre
enfant. Avec le temps, il apprendra à se trouver des
stratégies pour ne pas s’y noyer inutilement.
LA PEUR DU MANQUE OU DE
LA PERTE
Avez-vous peur que votre enfant soit en manque de
quoi que ce soit de matériel : pas assez de jouets,
d’activités de loisirs ou parascolaires, de nourriture,
de vêtements, de plaisir (sorties, restaurants…) ?
Êtes-vous du genre à tout acheter pour votre enfant,
en allant même jusqu’à vous oublier parfois ou même
tout le temps ? Craignez-vous que votre enfant soit
malheureux s’il n’a pas ASSEZ de quelque chose ?
Avez-vous peur de l’obliger à partager, parce que
cela créerait un manque en lui ?
Si telles sont certaines de vos peurs, vous
risquez de faire comprendre à votre enfant que
la surconsommation constitue la voie ultime du
bonheur, alors que ce n’est pas le cas (voir Éditorial
à ce sujet). Vous transmettez aussi à votre enfant
une propension aux achats qui nuit au bien-être
de notre planète. Et vous l’habituez à attendre le
prochain gadget, ou la prochaine dépense, pour se
sentir momentanément heureux.
Soyez libre en offrant plutôt à votre enfant l’occasion
d’apprécier ce qu’il possède dans sa qualité et non
sa quantité. Faites en sorte qu’il éprouve une réelle
gratitude et que ses « mercis » soient sincères et
sentis. De plus, provoquez des occasions pour lui
de vivre le plaisir de partager et de créer ainsi du
bonheur chez autrui. Il vous en remerciera un jour !
LA PEUR DU JUGEMENT
Craignez-vous le regard des autres parents sur vous
et votre enfant ? Êtes-vous du genre à faire comme
si rien ne se passait alors que votre enfant fait une
crise en public, plutôt que d’intervenir, car vous avez
peur que les autres jugent votre manière de faire ?
Vous demandez-vous souvent ce que les autres
parents pensent de vous ? Avez-vous tendance
à vous comparer constamment ? Vous arrive-t-
il de copier ce que les autres font ou de chercher
l’approbation et les conseils des autres sans même
vous questionner ?
Si vous répondez positivement à l’une ou à l’autre
de ces questions, la peur du jugement vous guette
probablement, et vous risquez, par le fait même, de
la transmettre à votre enfant. Or, s’aimer soi-même
et s’accepter tel que l’on est demeure un atout
précieux pour être heureux…
Considérant qu’il est impossible de plaire à tout
le monde, pourquoi ne pas simplement agir de la
manière dont vous avez envie ? Soyez libre d’être
authentique et d’apprécier votre différence !
LA PEUR DU CHANGEMENT
Avez-vous peur de brusquer votre enfant en
changeant sa routine ? Pensez-vous que votre
enfant fera une crise si vous avez laissé sa peluche
ou sa sucette à la maison lors d’une sortie ? Croyez-
vous porter préjudice à votre un enfant s’il n’est pas
avec vous et qu’il doit s’adapter à une éducatrice ou
aller à un nouveau camp de jour ?