Montréal pour Enfants vol. 19 n°4 La Rentrée 2019 | Page 41
traîneur, souligne le professeur Brière. Les années du
primaire sont un moment crucial dans le développe-
ment des enfants et les parents souhaitent contribuer
à leur bien-être.»
Instinctivement, les parents considèrent souvent que
ce que les enfants font durant leur loisir peut avoir
une influence à long terme sur leur bien-être. Cette
étude a testé cette logique intuitive dans un grand
échantillon d’enfants représentatif de la population
québécoise.
«Nous avons suivi une cohorte d’enfants sur quelques
années pour déterminer si la participation continue à
des activités physiques organisées entre 6 et 10 ans
était associée à un risque moins grand de détresse
émotionnelle, d’anxiété, de timidité et de retrait social
à 12 ans. Notre but était de voir si la participation
sportive contribuait à réduire les difficultés émotion-
nelles au-delà d’autres caractéristiques des enfants
et de leur famille», résume le chercheur.
«Et ces avantages ont bel et bien été observés au-
delà des caractéristiques préexistantes des enfants
et de leur famille», confirme Linda S. Pagani, cher-
cheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Jus-
tine et à l’UdeM, qui a participé à l’étude.
Pour ce faire, le professeur Brière et son équipe ont
examiné des données de la cohorte 1997-1998 de
l’Étude longitudinale du développement des enfants
du Québec (ELDEQ), une étude longitudinale pub-
lique coordonnée par l’Institut de la statistique du
Québec (ISQ). La participation à des activités phy-
siques organisées a été rapportée par les mères des
enfants de 6 à 10 ans. La détresse émotionnelle,
l’anxiété, la timidité et le retrait social des enfants à
12 ans ont été cotés par leurs enseignants.
«L’adaptation émotionnelle au moment de la transi-
tion du primaire au secondaire est particulièrement
importante pour les enfants, qui s’apprêtent à entrer
dans un univers plus vaste, plus complexe et plus
exigeant. Notre étude soutient les recommandations
canadiennes en matière d’activité physique chez les
enfants», conclut Frédéric N. Brière.