Montréal pour Enfants vol. 19 n°4 La Rentrée 2019 | Page 10

10 mieux-vivre www.montrealpourenfants.com GÉOGRAPHIE : respecter le territoire de chacun et connaître les frontières Comment gérez-vous votre espace familial ? Les enfants empiètent-ils sur votre territoire ? Les lieux communs sont-ils ordonnés ? Respectez-vous la frontière des jeunes en évitant de régenter leur chambre ? La gestion de l’environnement s’avère souvent source de conflits, mais aussi de tâches fastidieuses ou inutiles. Votre vision d’une chambre rangée n’est peut-être pas identique à celle de vos enfants (ou pire, adolescents  !), ou à celle de votre conjoint. Il importe donc de trouver des manières de vous simplifier la vie pour limiter les batailles territoriales et établir clairement les territoires exclusifs de chacun et les zones communes. Personnellement, je demande à mes enfants de ranger leur chambre une fois par semaine (lorsqu’ils partent chez leur père), et je «  ferme les yeux  » sur l’état des lieux le reste de la semaine. Je vis honnêtement beaucoup mieux depuis que je fais cela, ce qui ne m’empêche pas d’aimer les pièces bien rangées. Ma chambre et les zones communes sont épurées, mais je laisse les jeunes décider de ce qu’ils font avec leur zone. Avec mon conjoint, je contourne les problèmes en ayant tout simplement déposé à quelques endroits stratégiques de beaux petits paniers qui accueillent toutes ses traîneries (selon mon point de vue, évidemment !  ). Elles sont donc hors de ma vue, et mon amoureux n’a pas à se forcer à les ranger outre mesure. HISTOIRE : éviter la guerre et gérer les conflits La maison se transforme parfois en terrain miné, et les êtres aimés se métamorphosent alors, malgré eux, en féroces adversaires. En effet, que ce soit avec les enfants ou le conjoint, les sources de désaccord peuvent être nombreuses. Il vaut mieux, dans ce contexte, choisir ses batailles avec soin. Y a-t-il des combats que vous pourriez ne plus mener ? Parfois, ce sont les plus petites batailles qui sont les plus éreintantes. Personnellement, ma lutte pour que les gens éteignent les lumières en quittant une pièce a duré au moins une décennie. Du jour au lendemain (sûrement à cause d’une illumination due à trop de lumière dans mon logis, ha ! ha !), j’ai décidé de lâcher prise et de ne plus courir après les membres de ma famille pour qu’ils ferment les interrupteurs. J’aurais dû abandonner bien avant, puisque la différence sur mon compte d’Hydro aurait été minime, mais celle dans mon compte de « paix mentale », gigantesque ! En fait, la plupart de nos combats récurrents paraissent des défaites assurées, quand on y pense bien. Pourtant, nous nous obstinons à tenter de convaincre les autres de faire ou d’agir selon nos demandes. Or, si quelque chose ne fonctionne pas comme nous le voulons et que nous avons tenté pendant longtemps de gagner, il vaut sûrement mieux renoncer avant de causer trop de dommages collatéraux. Tout comme dans une guerre, il vaut parfois mieux abdiquer que de mettre tous les membres de ses troupes en danger en s’acharnant contre un ennemi trop fort. Cela dit, certaines stratégies de combat permettent de gagner en amadouant l’adversaire. En bon diplomate, sachez diminuer ou, idéalement, enrayer les critiques. Personne n’y réagit positivement, alors à quoi bon ? En outre, le silence constitue une excellente manière d’obtenir davantage, en maintenant l’estime et la paix d’esprit de notre interlocuteur.