Montréal pour Enfants vol. 19 n°3 Été 2019 | Page 8
8
mieux-vivre
www.montrealpourenfants.com
- nous voudrions que notre corps s’inspire
de la forme des starlettes d’Hollywood pour
d’avantageuses courbes, mais la vue des
pots de crème glacée, du chocolat et des
croustilles semble plus inspirante ;
- nous voudrions être coincés moins
longtemps sur la route, sans avoir à
déménager ou à entrevoir d’autres
manières de se déplacer ;
- nous voudrions… nous voudrions…
nous voudrions…
Quand nous y pensons, nos attentes
envers la vie apparaissent infinies,
alors qu’elles ne sont pas si
Pensons-y… De quoi
souvent comblées. En fait, si
pourrions-nous nous
nous comparions notre vie
départir afin d’avoir
réelle à celle que nous avions
l’impression de voyager
Se battre contre le
planifiée (que ce soit à très
plus léger ? Et de quel
vent : le contrôle est-il
long terme : une décennie,
bagage pourrions-nous
un leurre ?
par exemple, ou à court terme
éviter de doter nos
Essayer de modifier la trajectoire
comme une simple journée),
enfants ?
ou la force du vent semble bien
nous constaterions que la trame
ridicule. En effet, même si vous
de l’histoire se déroule bien rarement
dansiez en tournant sur vous-même,
comme nous l’avions écrite.
la brise ne changerait pas. Pourtant, dans
la vie, nous essayons bien souvent de faire changer
D’ailleurs, selon Piccard, qui le tient d’une étude
la direction des « vents du quotidien » :
américaine dont il avait pris connaissance : « Vingt
pour cent de ce qui nous arrive dans la vie est
- nous voudrions que notre conjoint s’organise
planifiable 2 . » Lorsque j’ai lu cette phrase, j’ai eu un
comme nous et fasse les tâches à notre manière,
véritable choc, car dans les faits, j’essaie de planifier
au moment que l’on juge opportun par-dessus le
150 % de ce qui m’arrive. J’exagère à peine ! Force
marché ;
est de constater, toutefois, que je dépense une
énergie folle à essayer de tout prévoir, alors que je
- nous voudrions que nos enfants bougent ou
pourrais me contenter de diminuer mes attentes et
jouent dehors, alors qu’ils préfèrent pratiquer le
mon souci d’optimalité (on croirait entendre mon
hockey sur leur tablette ;
conjoint parler !).
- nous voudrions que notre belle-mère cesse de
nous donner des conseils non sollicités sur la
manière d’élever les enfants, mais elle persiste à
croire qu’elle est à l’éducation des enfants ce que
Ricardo est à la cuisine ;
PICCARD, Bertrand. Changer d’altitude. Quelques
solutions pour mieux vivre sa vie. Éditions Stock.
Paris. p. 65.
2