Montréal pour Enfants vol. 19 n°3 Été 2019 | Page 12
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mieux-vivre
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de procéder de notre manière habituelle, le fragile
équilibre de la vie se brisera. Mais est-ce le cas ?
Avons-nous vraiment essayé pour voir ? Si tout était
possible, qu’est-ce que vous tenteriez ?
Personnellement, je pense que c’est mon habitude
d’aller vite que je voudrais surtout mettre de côté.
Le 21 juin est la Journée internationale de la lenteur
(pour de vrai !), je devrais m’y mettre, au moins cette
journée-là. C’est drôle, parce que j’écris ces phrases
en tapant à une vitesse folle à l’ordinateur, et je me
trouve un peu pathétique… Mais bon, un jour j’irai
plus lentement. J’en suis capable, mais au Costco
seulement (je ne sais pas pourquoi, mais j’ai décidé
que j’allais lentement quand je vais là, ça me fait
vraiment du bien ! Je devrais donc être à même de
le faire ailleurs, logiquement). L’idée ici est d’illustrer
qu’aller à l’encontre de soi-même peut s’effectuer à
petits pas, dans un contexte précis, pour prendre de
l’ampleur avec le temps.
Et en éducation ?
La métaphore de la montgolfière s’applique aussi
à l’éducation des enfants. Pour que le ballon de
notre enfant puisse naviguer agréablement et que
ce dernier prenne son envol dans la vie, il a certes
besoin d’encadrement (qui correspond aux poches
de sable), mais il faut aussi savoir doser le poids…
Évidemment, une routine sécurisante et constante
et des interdictions pertinentes sont nécessaires,
mais notre enfant a aussi droit à une certaine liberté,
pour se sentir plus léger et en contrôle de son
altitude… Laissons-le faire des choix lorsqu’il est le
seul impliqué (p. ex. : ce qu’il met dans son lunch,
sa manière de s’habiller, le moment où il fera ses
devoirs, s’il prendra un bain ou une douche pour se
laver…).
Le juste équilibre entre une discipline sécurisante
et la liberté de choix lui permettra de profiter d’un
voyage en ballon agréable, et nous constaterons,
une fois notre enfant devenu adolescent, qu’il n’a
plus besoin que nous lui imposions des règles, car il
s’autocontrôle. En tout cas, je croise les doigts pour
que cela soit vrai, car mes deux adolescentes ne me
font aucune crise et prennent de saines décisions,
mais reste à voir ce que ma préadolescente fera…
Pour l’instant tout va bien, et je crois que c’est parce
que j’ai su trouver l’équilibre entre les règles (c’est moi
l’adulte, c’est moi qui décide le fonctionnement de la
maison et l’horaire familial !) et la liberté (les portions
de ta vie qui ne regardent que toi t’appartiennent,
alors fais tes choix).
Bon voyage !
N’attendons pas le Festival des montgolfières pour
entamer notre parcours. Il est toujours temps de
profiter de la balade en sachant non pas naviguer
contre le vent, mais en le laissant nous pousser tout
en prenant de l’altitude, grâce aux poids de la vie
dont nous nous départirons. Bien que lâcher prise
puisse souvent paraître difficile, je crois que cette
métaphore pourra nous aider à mieux y arriver…
Alors, la prochaine fois que nous résisterons aux
vents du quotidien, demandons-nous simplement :
« Qu’est-ce que je pourrais lâcher pour prendre plus
d’altitude et faire un voyage plus agréable ? » Vous
connaissez sans doute la réponse !
Anik Routhier
Enseignante en Techniques d’Éducation à l’enfance