Montréal pour Enfants vol. 19 n°2 Printemps 2019 | Page 4

4 édito www.montrealpourenfants.com Je réf léchis… > L’un des plus beaux commentaires que j’ai reçus, dans le cadre de mon travail d’enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance, est celui d’avoir littéralement changé la vie familiale de certaines de mes étudiantes qui sont mères de famille. L’une des astuces ayant le plus d’impact sur l’harmonie familiale que je partage est pourtant bien simple, il s’agit de développer le réflexe de ponctuer vos conversations de cette petite phrase : « Je réfléchis ». En effet, dans le feu roulant du quotidien, les enfants nous assaillent de questions, de demandes, d’exigences ou de caprices, et ont aussi parfois des comportements ina- déquats. Habitués que nous sommes à vivre dans une société où tout va vite, nous avons souvent tendance à répondre rapidement (il ne faudrait surtout pas que notre jeune s’impatiente !). Et cela donne ceci : • Un OUI qui aurait dû être un NON (oups, la voie de la facilité a gagné !). • Un NON qui aurait très bien pu être un OUI (après tout, la demande n’était pas si grave !). • Une conséquence qui est trop sévère (deux semaines de privation de tablette pour un geste anodin, c’est peut-être exagéré !). • Une conséquence absente, alors qu’elle aurait pour- tant été méritée (on a laissé passer sans prendre le temps d’analyser la gravité de la situation). • Etc. Toutes ces situations pourraient cependant être évi- tées par cette petite phrase : « Je réfléchis ». Voyez par vous-même ! • Votre enfant vous demande un énième bonbon au magasin : « Je réfléchis » (les pommes, c’est tellement meilleur ! ). • Votre enfant a été impoli envers vous : « Je réfléchis » (avant de donner une conséquence inadéquate). • Votre enfant veut aller à une fête, mais vous aviez prévu autre chose à l’horaire : « Je réfléchis » (avant de dire NON et de regretter d’avoir peiné votre enfant, ou avant de dire OUI et de regretter d’annuler l’acti- vité que vous attendiez… Il y a d’ailleurs peut-être une solution gagnant-gagnant que vous n’avez pas encore entrevue, mais que vous découvrirez en y réfléchissant). « Je réfléchis », c’est une manière simple de prendre des décisions parentales éclairées et cohérentes. C’est une façon de sécuriser votre enfant, car il sait ainsi que vous analysez vraiment la situation et qu’il est pris au sérieux. En outre, cette méthode aide votre enfant à développer une habileté essentielle : la patience. Soyez sans crainte, si vous habituez votre enfant à cette phrase, il vous laissera réfléchir. D’ailleurs, il est possible aussi de lui dire combien de temps vous comptez réflé- chir : quelques secondes, cinq minutes, une journée, une semaine… Encouragez-le, si le temps de réflexion prévu est long, à venir vous revoir à ce moment (s’il constate que vous avez oublié de revenir sur le sujet). Il saura ainsi qu’il peut vous solliciter à nouveau, et à quel moment il peut le faire (plutôt que de vous reposer mille fois la question). Je vous jure, cette petite technique a un impact magique sur la vie familiale ! Alors, vous pouvez réfléchir au fait de l’adopter ou non… Mais chose certaine, je vous y encourage fortement ! Bonne réflexion ! Anik Routhier