4 édito
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Je réf léchis…
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L’un des plus beaux commentaires que j’ai reçus,
dans le cadre de mon travail d’enseignante en
Techniques d’éducation à l’enfance, est celui
d’avoir littéralement changé la vie familiale de certaines
de mes étudiantes qui sont mères de famille. L’une des
astuces ayant le plus d’impact sur l’harmonie familiale que
je partage est pourtant bien simple, il s’agit de développer
le réflexe de ponctuer vos conversations de cette petite
phrase : « Je réfléchis ».
En effet, dans le feu roulant du quotidien, les enfants nous
assaillent de questions, de demandes, d’exigences ou
de caprices, et ont aussi parfois des comportements ina-
déquats. Habitués que nous sommes à vivre dans une
société où tout va vite, nous avons souvent tendance à
répondre rapidement (il ne faudrait surtout pas que notre
jeune s’impatiente !). Et cela donne ceci :
• Un OUI qui aurait dû être un NON (oups, la voie de
la facilité a gagné !).
• Un NON qui aurait très bien pu être un OUI (après
tout, la demande n’était pas si grave !).
• Une conséquence qui est trop sévère (deux semaines
de privation de tablette pour un geste anodin, c’est
peut-être exagéré !).
• Une conséquence absente, alors qu’elle aurait pour-
tant été méritée (on a laissé passer sans prendre le
temps d’analyser la gravité de la situation).
• Etc.
Toutes ces situations pourraient cependant être évi-
tées par cette petite phrase : « Je réfléchis ». Voyez par
vous-même !
•
Votre enfant vous demande un énième bonbon au
magasin : « Je réfléchis » (les pommes, c’est tellement
meilleur ! ).
• Votre enfant a été impoli envers vous : « Je réfléchis
» (avant de donner une conséquence inadéquate).
• Votre enfant veut aller à une fête, mais vous aviez
prévu autre chose à l’horaire : « Je réfléchis » (avant
de dire NON et de regretter d’avoir peiné votre enfant,
ou avant de dire OUI et de regretter d’annuler l’acti-
vité que vous attendiez… Il y a d’ailleurs peut-être
une solution gagnant-gagnant que vous n’avez pas
encore entrevue, mais que vous découvrirez en y
réfléchissant).
« Je réfléchis », c’est une manière simple de prendre des
décisions parentales éclairées et cohérentes. C’est une
façon de sécuriser votre enfant, car il sait ainsi que vous
analysez vraiment la situation et qu’il est pris au sérieux.
En outre, cette méthode aide votre enfant à développer
une habileté essentielle : la patience.
Soyez sans crainte, si vous habituez votre enfant à cette
phrase, il vous laissera réfléchir. D’ailleurs, il est possible
aussi de lui dire combien de temps vous comptez réflé-
chir : quelques secondes, cinq minutes, une journée, une
semaine… Encouragez-le, si le temps de réflexion prévu
est long, à venir vous revoir à ce moment (s’il constate que
vous avez oublié de revenir sur le sujet). Il saura ainsi qu’il
peut vous solliciter à nouveau, et à quel moment il peut
le faire (plutôt que de vous reposer mille fois la question).
Je vous jure, cette petite technique a un impact magique
sur la vie familiale !
Alors, vous pouvez réfléchir au fait de l’adopter ou non…
Mais chose certaine, je vous y encourage fortement !
Bonne réflexion !
Anik Routhier