Montréal pour Enfants vol. 19 n°1 La relâche 2019 | Page 8

8 mieux-vivre www.montrealpourenfants.com peux manger sans grossir… », « Je fais du sport pour me permettre de petites gâteries… », « Je ne dois pas manger trop de gâteaux, ça me va tout de suite dans les hanches ! », « Wow, j’ai perdu deux livres cette semaine ! », etc. Or, ces messages ponctuent régulièrement bien des conversations. Ainsi, quand vous parlez de votre apparence ou de celle des autres, que ce soit pour insinuer que la personne devrait perdre du poids, ou encore que vous enviez sa minceur, quand vous dites que vous faites du sport simplement pour garder la ligne, vous véhiculez le même message : « Il est important d’être mince, et on doit faire tous les efforts requis pour l’être et le demeurer. » Vous souhaitez vérifier la teneur de vos paroles  ? Essayez ce jeu-questionnaire (disponible en version pour femme, homme et jeune). Il ne vous prendra que deux ou trois minutes. Test « Parlez-vous trop de poids ? » lepoidssanscommentaire.ca/test-parlez-vous-trop- de-poids/ Personnellement, je réalise que j’échappe, devant mes enfants, des phrases du genre : « Je fais du sport pour manger plus de chips ! » ou je dis souvent en blaguant : « Si je perds deux kilos, je vais avoir un corps parfait  !  » Pourtant, j’aime sincèrement faire du sport (et j’en ferais même si cela n’avait pas d’impact sur mon poids). Qu’en comprennent mes filles  ? Honnêtement, je ne sais pas trop, et j’aurai probablement la réponse «  officielle  » quand elles seront adultes et seules responsables de leurs choix alimentaires et sportifs. Il sera alors trop tard pour rectifier le tir, si je les ai « traumatisées » d’une manière ou d’une autre. Ainsi, être un modèle pour nos enfants implique de remettre en question sincèrement notre perception de notre image corporelle. Or, « 56 % des femmes ayant un poids santé selon leur indice de masse corporelle veulent perdre du poids ». Ajoutons à cela celles qui présentent un surpoids et veulent maigrir, et vous constatez que 112 % des femmes désirent modifier leur apparence  ! Je blague un peu, mais il me semble que très peu de femmes se trouvent belles (ou du moins s’acceptent telles qu’elles sont) ET ne souhaitent aucunement altérer leurs formes ou une partie de leur corps. En fait, je me demande si j’ai déjà croisé une telle femme dans ma vie ! Et pourtant, j’enseigne essentiellement à des femmes depuis 10 ans, en éducation à l’enfance, et mes collègues ne sont pratiquement que des femmes. J’aurais donc dû rencontrer cette perle rare un jour ou l’autre… Cette pression constante qui nous vient de la société et que nous perpétuons dans notre esprit apparaît bien souvent lourde à porter. La solution passe par chacune de nous, face à nous-même d’abord et avant tout, puis face à nos enfants. Se nourrir : un plaisir et non une corvée ! Il va sans dire que « bien manger » est la manière la plus aisée de maintenir un poids santé. Vos commentaires devraient donc laisser croire aux enfants que les légumes sont tout aussi bons que la crème glacée  ! Sans blague, l’insistance et les batailles pour que les enfants mangent leur brocoli ont peut-être un effet contraire à celui souhaité  : l’enfant comprend que l’aliment est mauvais (du moins, au goût) et que même les adultes se forcent pour en manger. Pourtant, il y a tellement d’aliments succulents et santé ! Soyez stratégique et favorisez ceux que votre enfant est susceptible d’aimer, et élargissez petit à petit ses horizons, sans trop de pression. Mes enfants ne sont plus difficiles au plan alimentaire, mais elles l’ont déjà été quand elles étaient petites. J’utilisais alors une stratégie de gestion qui a bien fonctionné pour les inciter à manger des légumes. Une fois par semaine, elles avaient le droit de substituer un repas par un bol de céréales. Donc, si elles n’aimaient vraiment pas un aliment ou un repas dans son ensemble, elles choisissaient de ne pas le manger. Toutefois, elles y réfléchissaient à deux fois avant d’opter pour le bol de céréales, car ce privilège ne pouvait être réclamé qu’une seule fois par semaine (du vendredi au vendredi). Donc, si le samedi, leur assiette était composée d’un légume qu’elles aimaient moyennement, elles avaient tendance à le manger quand même pour garder leur repas de céréales pour un peu plus tard dans la semaine, au cas où le menu leur semblerait encore