Montréal pour Enfants vol. 18 n°4 La rentrée 2018 | Page 36

36 loisirs www . montrealpourenfants . com peuvent pas se contenter de les accepter sur leur terre . Ils doivent les prendre avec tout ce qu ’ ils sont , dont leur besoin de « s ’ épivarder » et de se faire entendre , et ce , surtout s ’ ils veulent rejoindre une clientèle citadine , qui a si peu d ’ occasions de jouir de grands espaces : « Ça fait quelques années qu ’ on est dans le domaine et je pense que quand on restreint les clients ou la famille qui se déplacent , et si on leur dit “ On accepte les enfants , mais je ne veux pas les entendre ! Contrôlez vos enfants . Assurez-vous qu ’ ils ne courent pas partout . Assurez-vous qu ’ ils ne crient pas trop fort et soyez toujours à côté de votre enfant : l ’ enfant ne peut pas être tout seul ” […], c ’ est complètement à l ’ encontre de la réalité du client . La réalité du client est qu ’ il veut passer un bon moment et avoir différentes aires de jeux ou autres , de l ’ autocueillette de pommes , de citrouilles , une mini-ferme , où il y a un volet légèrement pédagogique : un volet où les enfants peuvent apprendre et un autre où ils peuvent s ’ extérioriser , profiter de l ’ extérieur , mais pouvoir faire de l ’ exercice et tout ça soit sécuritaire . On veut que nos enfants puissent être fatigués à la fin de la journée , qu ’ ils aient dépensé leur énergie , qu ’ ils puissent crier dehors et sortir un peu leur fou . Pourquoi ? Parce que toute la semaine , ils sont dans un cadre contrôlé avec la garderie ou l ’ école . »

Photos : Cabane à pommes du Domaine Labranche - érablière , verger , vignoble
agricoles . Ils comprennent aussi mieux l ’ importance de manger local et santé . » Pourtant , elle avait lancé son projet de Courgerie , il y a 10 ans , avec la ferme intention de s ’ adresser aux passionnés de saveurs du terroir , plutôt qu ’ aux cueilleurs de citrouilles . Elle avait donc orienté son discours d ’ affaires vers les adultes désireux de vivre une belle expérience . Et c ’ est à sa grande surprise qu ’ elle a constaté que les familles ont continué à affluer vers son petit coin un peu perdu de Lanaudière , avec la tête remplie d ’ interrogations et les papilles aux aguets .
L ’ expérience de Louis Desgroseillers , et des générations qui l ’ ont précédé au Domaine Labranche , l ’ amène toutefois à la certitude que pour que les familles se plaisent et reviennent , les agriculteurs ne
Pascale Coutu a finalement compris qu ’ elle avait avantage à s ’ adresser aux enfants et à penser à ce qui fera qu ’ ils se sentent bien plus longtemps , puisque ce contexte contribue à rendre leurs parents plus enclins à se laisser aller à leurs élans hédonistes et à l ’ achat de quelques douceurs . Et c ’ est bien grâce à cet esprit bon enfant , et l ’ équilibre qu ’ elle a su créer entre les longues promenades dans les champs , à la recherche de la citrouille idéale , et l ’ encadrement à des moments stratégiques , qu ’ elle réussit à transformer la cueillette d ’ une seule citrouille en activité de quelques heures : « On a donc créé des choses simples pour que les enfants s ’ amusent pendant que les parents prennent un peu de repos ou , plus stratégiquement , que maman aille à la boutique . On est en marketing d ’ abord et avant tout . Même dans la boutique , on a une dégustation pour les enfants , parce que quand le petit goûte quelque chose , il est calme : ça peut être de la courge comme un lait au chocolat de la Vallée Verte . L ’ important est d ’ avoir quelque chose : le but n ’ est pas de vendre , mais de les occuper et que le parent sache que son enfant est le bienvenu . La boutique est située dans la maison . S ’ ils me voient passer et