Montréal pour Enfants vol. 18 n°3 Été 2018 | Page 4

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Oubliez les promesses: tenez simplement votre parole!

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Aujourd’ hui, Dame Nature est fâchée. À tel point que la commission scolaire de mes filles( et des enfants de plusieurs de mes étudiantes) est fermée! J’ ai donc reporté mon cours, au grand bonheur de mes étudiantes du collégial. Bref, la journée ne s’ est pas présentée telle qu’ elle aurait dû. La vie, c’ est souvent cela, d’ ailleurs: ce n’ est pas ce qui était prévu.
C’ est pourquoi j’ ai pris une résolution, il y a bien longtemps, face à mes enfants: je fais très peu de promesses. Je préfère, de loin, faire des surprises. Avec le beau temps qui arrive, les occasions de proposer une sortie en plein air, un pique-nique ou une autre activité sous le soleil pleuvent( pour faire un jeu de mots de circonstance!), mais le climat québécois étant ce qu’ il est, rien n’ est jamais garanti. Résultat: si nous avons pris l’ initiative, pas mauvaise à la base, de partager notre idée à l’ avance avec nos petits, ils risquent fort bien d’ être déçus si la sortie tombe à l’ eau.
Bien qu’ il puisse être pertinent, dans la vie, de comprendre que des éléments hors de notre contrôle changent parfois les plans, je pense qu’ en tant que parent, nous devons aussi faire comprendre à nos enfants l’ importance de tenir notre parole. Si nous nous permettons régulièrement de passer outre les promesses destinées à nos jeunes( pour quelque raison que ce soit), je crois que l’ on transmet le message qu’ une parole ou une responsabilité tenue a bien peu de valeur. Et plus tard, ce seront nos enfants qui adopteront ces comportements, que ce soit dans des situations complexes( ex.: étudier avec constance pour réussir son diplôme) ou récurrentes( faire la vaisselle lorsque c’ est son tour). mais faire une promesse, c’ est aussi réfléchir préalablement à ce qui pourrait empêcher de la tenir. Ce que je veux dire par là, c’ est que certaines promesses ne dépendent que de soi, alors que d’ autres sont beaucoup plus dépendantes de causes extérieures( climat, horaire, etc.). Une promesse qui ne pourra être tenue que si des facteurs externes sont présents devrait peut-être être transformée en surprise potentielle, surtout avec de jeunes enfants. Ainsi, une belle sortie aux glissades d’ eau, par un parfait matin chaud et ensoleillé, fera le bonheur de la famille lorsqu’ elle sera annoncée au réveil, plutôt que de décevoir si la température froide et pluvieuse pousse à la remettre.
Le bénéfice de limiter ses promesses pour mieux les tenir dépasse le simple fait d’ éviter de décevoir les enfants. En respectant votre parole, vous augmentez la confiance qu’ ont vos enfants en vous et vous leur offrez un cadre plus sécuritaire. En outre, ils seront, eux aussi, plus à même d’ honorer les promesses qu’ ils vous font, puisque vous êtes un modèle en ce sens. D’ ailleurs, soyez-le également quand vous menacez( c’ est une forme de promesse négative) de donner une conséquence. Si vous en avez énoncé une, mettez-la à exécution si votre enfant conserve son comportement inadéquat. Et si vous ne croyez pas mettre vos menaces à exécution, n’ en formulez tout simplement pas.
Bref, mieux vaut peu de promesses tenues que plusieurs promesses non respectées! Tenir votre parole, c’ est l’ une des meilleures manières d’ inculquer la notion de respect aux enfants. En toute cohérence, vous pourrez donc exiger qu’ ils suivent ce qu’ ils ont dit, ce qui est, à mon humble avis, une forme noble d’ égard pour les autres et pour soi-même.
En ce sens, il vaut probablement mieux limiter au maximum les promesses destinées à notre entourage, mais remplir celles qui ont été formulées. Certaines personnes se déresponsabilisent au premier pépin,
Anik Routhier