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santé
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Alain Rioux souligne également que les certificateurs
biologiques ne se contentent pas de veiller à ce
que les pesticides sous le radar des autorités
n’apparaissent pas dans le champ des agriculteurs
certifiés : ils exigent et font attention à ce que
tous les autres intrants (eau, engrais) soient de la
meilleure qualité possible et que des zones tampons
les tiennent à distance des espaces contaminés
par des vapeurs de pesticides ou autres : « Les
normes sont bâties de telle façon que tous les
risques de contamination sont sous inspection.
Même une goutte d’huile sur le tracteur va être
regardée parce que c’est très contaminant, et si
l’agriculteur ne règle pas le problème, il peut se faire
enlever sa certification. » Et lorsque, malgré tout,
des doutes persistent, M. Rioux assure que des
analyses peuvent être réalisées sur des produits de
culture : « S’il y a une ferme qui étend beaucoup de
pesticides à côté d’une ferme bio, il faut aller prendre
des échantillons pour découvrir si ces pesticides
sont présents sur ses aliments. »
D’autres solutions
à la portée des familles
Bien sûr, tous les risques que font courir les
contaminants environnementaux aux jeunes familles
ne se règleront pas tout simplement en se mettant
à la recherche de produits certifiés biologiques,
surtout si, pour en arriver à un plus grand équilibre
écologique, il faut mettre en péril l’équilibre
économique de la famille. Heureusement, tous ces
experts et passionnés de la santé ont eu le temps
de réfléchir à bien d’autres solutions, à portée de
main et de bourse, qui permettent de s’éloigner des
sources de toxicité.
• Cuisiner soi-même
Un des moyens les plus simples de s’assurer du
contenu de son assiette est d’en préparer soi-même
le contenu et Alain Rioux croit qu’il est de plus en
plus possible aux parents d’atteindre à la maison les
standards des aliments préparés dits biologiques :
« La vente de produits bio demande 85 %
d’ingrédients bio pour qu’un produit soit reconnu
bio. Il y a 15 % laissés en suspens, justement à
cause des ingrédients, comme les épices, qui sont
parfois difficiles à retrouver au rayon bio. Donc, je
crois que des parents bien intentionnés seraient
capables d’obtenir d’aussi bons résultats. » Et, afin
de minimiser le plus possible les toxines dans l’air et
autour du bébé, pourquoi ne pas se lancer dans la
fabrication de ses propres produits de nettoyage ?
« Cela fonctionne tout aussi bien », assure Élyse
Caron-Beaudoin.
• Plus de végétaux et d’antioxydants
Alain Rioux suggère néanmoins que, pour les
familles qui n’auraient pas les moyens d’opérer
le virage bio à 180°, les choix prioritaires, en
fonction de l’offre biologique actuelle, pourraient
se faire du côté des fruits et légumes et des
produits laitiers. En faisant appel au réseau des
fermiers de famille, les consommateurs peuvent
obtenir des paniers d’aliments biologiques que
le représentant d’Ecocert évalue à 20 % moins
cher que les aliments des épiceries. Dave Saint-
Amour considère toutefois que certains fruits et
légumes, même non biologiques, ainsi que certains
poissons, constituent une solide défense contre
les contaminants environnementaux : « Quel est le
principal effet des polluants environnementaux ?