Montréal pour Enfants vol. 18 n°2 Printemps 2018 | Page 14

14 santé www.montrealpourenfants.com Alain Rioux souligne également que les certificateurs biologiques ne se contentent pas de veiller à ce que les pesticides sous le radar des autorités n’apparaissent pas dans le champ des agriculteurs certifiés  : ils exigent et font attention à ce que tous les autres intrants (eau, engrais) soient de la meilleure qualité possible et que des zones tampons les tiennent à distance des espaces contaminés par des vapeurs de pesticides ou autres  : «  Les normes sont bâties de telle façon que tous les risques de contamination sont sous inspection. Même une goutte d’huile sur le tracteur va être regardée parce que c’est très contaminant, et si l’agriculteur ne règle pas le problème, il peut se faire enlever sa certification.  » Et lorsque, malgré tout, des doutes persistent, M. Rioux assure que des analyses peuvent être réalisées sur des produits de culture : « S’il y a une ferme qui étend beaucoup de pesticides à côté d’une ferme bio, il faut aller prendre des échantillons pour découvrir si ces pesticides sont présents sur ses aliments. » D’autres solutions à la portée des familles Bien sûr, tous les risques que font courir les contaminants environnementaux aux jeunes familles ne se règleront pas tout simplement en se mettant à la recherche de produits certifiés biologiques, surtout si, pour en arriver à un plus grand équilibre écologique, il faut mettre en péril l’équilibre économique de la famille. Heureusement, tous ces experts et passionnés de la santé ont eu le temps de réfléchir à bien d’autres solutions, à portée de main et de bourse, qui permettent de s’éloigner des sources de toxicité. • Cuisiner soi-même Un des moyens les plus simples de s’assurer du contenu de son assiette est d’en préparer soi-même le contenu et Alain Rioux croit qu’il est de plus en plus possible aux parents d’atteindre à la maison les standards des aliments préparés dits biologiques  : «  La vente de produits bio demande 85  % d’ingrédients bio pour qu’un produit soit reconnu bio. Il y a 15  % laissés en suspens, justement à cause des ingrédients, comme les épices, qui sont parfois difficiles à retrouver au rayon bio. Donc, je crois que des parents bien intentionnés seraient capables d’obtenir d’aussi bons résultats. » Et, afin de minimiser le plus possible les toxines dans l’air et autour du bébé, pourquoi ne pas se lancer dans la fabrication de ses propres produits de nettoyage ? «  Cela fonctionne tout aussi bien  », assure Élyse Caron-Beaudoin. • Plus de végétaux et d’antioxydants Alain Rioux suggère néanmoins que, pour les familles qui n’auraient pas les moyens d’opérer le virage bio à 180°, les choix prioritaires, en fonction de l’offre biologique actuelle, pourraient se faire du côté des fruits et légumes et des produits laitiers. En faisant appel au réseau des fermiers de famille, les consommateurs peuvent obtenir des paniers d’aliments biologiques que le représentant d’Ecocert évalue à 20  % moins cher que les aliments des épiceries. Dave Saint- Amour considère toutefois que certains fruits et légumes, même non biologiques, ainsi que certains poissons, constituent une solide défense contre les contaminants environnementaux  : «  Quel est le principal effet des polluants environnementaux  ?