Montréal pour Enfants vol. 18 n°1 La relâche scolaire 2018 | Page 12
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mieux-vivre
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Pourtant, lorsque je m’octroie des moments ou mêmes
des journées d’arrêt, dont les fameuses JSO (Journées
sans obligations), dont j’ai déjà parlé dans un article
précédent, mon moteur ralentit, voire s’éteint. Cela fait
tellement de bien! Il est possible de se conditionner
à vivre avec un moteur efficace sans que le bruit
assourdissant du stress s’en mêle. C’est un peu comme
si on choisissait un moteur électrique plutôt qu’à
essence, beaucoup moins énergivore et basé sur une
énergie renouvelable et non polluante.
Personnellement, je me suis donné le défi de changer
de moteur pour mieux respecter mon environnement
personnel. Pour ce faire, dès que je reconnais mes
vrombissements intérieurs, je me répète, tel un mantra,
ces trois mots : Respire, Ralentis, Relâche ! L’effet
est quasi instantané, et à force de le redire, je réalise
l’impact positif sur mon écologie individuelle. D’ailleurs,
plus je le dis, plus je développe une facilité à percevoir
mes signaux de stress, et à les calmer.
Ainsi, dès ce constat, je prends simplement quelques
profondes respirations, je ralentis la vitesse de mes
gestes et je porte attention aux tensions dans mon corps
ou mon esprit, pour lâcher prise et me détendre tant
physiquement que mentalement. Avec la pratique, cela
devient de plus en plus efficace. Certaines techniques
peuvent aider à réinvestir ce s apprentissages. Ces trois
mots peuvent aussi servir dans vos interventions avec
vos enfants, tant pour vous (si vous vous énervez du
comportement de votre jeune), ou pour eux (pour les
amener à se calmer le moteur !)
Respirer
La respiration est sans aucun doute la base de la
relaxation. Quelques longues séries d’inspirations et
d’expirations vous en convaincront. Malheureusement,
au naturel, notre rythme respiratoire est souvent d’une
rapidité excessive. Lorsque j’enseigne la cohérence
cardiaque à mes étudiants, je leur propose un exercice
de respiration pour le constater. Pendant une minute,
ils dessinent une vague lors de chacun de leur cycle
d’inspiration/expiration. Certains obtiennent jusqu’à 30
ou 40 cycles pour une minute ! Comment ne pas être
stressé dans un pareil état ?
La cohérence cardiaque est un exercice ne nécessitant
que cinq minutes, qui vous amène à respirer à raison
de six cycles de 10 secondes par minute. Ainsi, on
inspire 5 secondes, puis on expire aussi longtemps, le
tout sans pause. Cette méthode, qui a fait l’objet de
maintes études scientifiques, joue un rôle direct sur la
régularité du rythme cardiaque et sur la zone du cerveau
responsable de la gestion des émotions. Ainsi, plus
vous la pratiquez, plus vous abordez la vie calmement.
Elle est bien utile en cas d’insomnie.
Faites cet exercice, en regardant cette vidéo sur
YouTube 1 , pendant cinq minutes en suivant des yeux
une goutte qui monte et qui descend ou en écoutant
le « gong » associé aux mouvements de cette sphère,
si vous voulez fermer les paupières. Il existe plusieurs
applications gratuites à télécharger sur votre téléphone
intelligent.
Évidemment, la méditation s’avère également une
excellente technique pour se concentrer sur sa
respiration. Quand des pensées se présentent, laissez-
les simplement aller, comme des nuages qui filent dans
le ciel, pour rapporter l’attention sur l’air qui entre et sort
de votre nez.
Les ouvrages de Nicole Bordeleau, de Christophe André
et de Jon Kabat-Zinn sont mes préférés, et ils en offrent
plusieurs pour les débutants 2 . Plusieurs méditations
dirigées existent en format mp3 ou sur le Web. En outre,
des méditations dirigées de Nicole Bordeleau sont
accessibles aux abonnés de Google Play Music.
Ralentir
Si respirer aide à calmer l’esprit et le corps, il en va de
même du fait de ralentir ses gestes : marcher d’un pas
un peu moins décidé, conduire un tantinet moins vite,
prôner la douceur du geste plutôt que de bouger de
manière saccadée, même si c’est pour caresser une
énième assiette à laver, etc. Souvent, l’urgence n’est
que dans notre esprit. Je m’amuse de plus en plus
à aller moins vite… pour réaliser que j’ai finalement
accompli mes tâches plus rapidement que d’habitude,
en plus de les avoir vécues agréablement.
Par exemple, je déambule régulièrement dans les
allées de l’épicerie et je savoure des yeux les aliments
(et toutes les dégustations offertes, ça c’est garanti, au
grand dam de mon conjoint si on va au supermarché
ensemble juste avant de souper !). Cela dit, je me régale
surtout du fait de prendre mon temps. Et quand j’arrive
à la caisse, je réalise la plupart du temps que mes
courses n’ont pas été plus longues que lorsque je les
subis pressée et stressée. À quoi bon ? Même chose
quand s’annonce une journée remplie de tâches : si je
les fais lentement, mais concentrée, je suis autant ou
plus efficace que lorsque je me dépêche, sérénité en
prime.