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société
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écoles développent divers moyens, dont le courriel.
Ce ne sont plus seulement des rencontres, même
si, chaque année, il y a encore des rencontres de
parents. »
Les messages qui passent directement par la
sensibilité provoquent une identification d’autant
plus forte qu’ils font souvent partie des premières
images qui initient l’enfant à certaines réalités :
« Charles, qui est animateur spirituel et à la vie
communautaire dans des écoles primaires, me
disait ce qui est arrivé, lorsqu’il avait parlé, en 1re
année du primaire, de prisonniers d’opinion. Ce
n’est que deux ans plus tard qu’il est retourné
voir le même groupe. Et la première chose que
les enfants lui ont demandée a été : “Monsieur
Charles, est-ce que Moses a été libéré ?” Et il l’avait
été. On essaie toujours, et malheureusement on a
l’embarras du choix, de mettre des jeunes dans nos
campagnes, premièrement parce qu’ils ont besoin
d’aide, deuxièmement parce que la mobilisation
peut aider leur situation, et troisièmement parce
que c’est évidemment plus facile pour les enfants
de s’y identifier » raconte Anne Sainte-Marie.
Cette forte identification amène aussi Nancy Doyon
à inciter les professeurs et autres intervenants
qu’elle forme à beaucoup de vigilance et à éviter
de se centrer sur les aspects dramatiques. Quand
un enfant suit un programme sur l’intimidation,
l’objectif est de sensibiliser les intimidateurs
potentiels. Mais quand on lui montre un enfant qui
subit de l’intimidation, qui dit dans son témoignage
que, à la suite de l’intimidation, il a vécu une
période dépressive, il a vécu de l’anxiété et même
pensé au suicide, l’enfant qui est dans la classe
et qui manque de nuances, qui s e sent intimidé, à
tort ou à raison, peut regarder le modèle qu’on lui
présente et se demander “Si cet enfant-là a subi
de l’intimidation comme moi, et que cet enfant a
pensé au suicide, moi, est-ce que je serais censé
penser au suicide ?” »
D’ailleurs il va de soi, pour les différentes
organisations, que certaines confrontations à la
réalité doivent être réservées aux étudiants du
secondaire, voire du collégial ou de l’université.
Ainsi, à Amnistie internationale, on essaie de
préparer les intervenants de terrain à répondre,
si on leur pose une question sur la torture, la
peine de mort ou les agressions sexuelles, mais
ces sujets ne sont pas abordés directement et,
heureusement, assure Anne Sainte-Marie, les
enfants manifestent généralement une attitude
beaucoup moins voyeuse que les adultes, devant
ce genre de crimes. Chez David Suzuki et Équiterre,
on dit s’orienter davantage vers les solutions ou,
du moins, ajoute Louise Hénault-Éthier, éviter
les prédictions reposant sur des données plus
abstraites, qui pourraient alarmer des imaginations
trop fertiles : « Si on dit à l’enfant que le climat de
la Terre est en train de changer et de se réchauffer
parce que l’on a brûlé trop de pétrole avec les
voitures, que les gaz émis dans l’air retiennent la
chaleur des rayons du soleil, on peut lui expliquer
cela de façon rationnelle et lui faire comprendre que
le climat est en train de changer avec des images