4 édito
Movember…
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NO!vember
Après le temps des pommes, voilà venu le temps
des moustaches ! Tous ces hommes qui déam-
bulent comme si nous étions dans les années
1970 indiquent ainsi leur soutien à la cause des maladies
masculines, dont le cancer de la prostate. Bien que j’en
soupçonne certains de simplement vouloir porter une
moustache sans se le faire reprocher par leur conjointe,
je pense que ce signe distinctif a sa raison d’être pour
sensibiliser et pousser à l’action. NON au maquillage quotidien et aux manucures, parce que
chaque fois que j’y investis du temps, j’ai l’impression de
perdre mon énergie.
Et si, cette année, vous créiez votre Movember féminin ?
Je vous suggère de lutter contre une maladie typiquement
féminine, mais qui atteint aussi certains hommes : la « oui-
ite », en d’autres termes, le fait de répondre oui, souvent
à regret et au détriment de soi, à toutes les demandes.
C’est le temps du NO!vember ! Dire NON aux tâches superflues et à une maison digne de
magazines de décoration, c’est dire OUI à davantage de
temps investi sur vos relations plutôt que sur vos rénova-
tions ou votre ménage. De toute manière, qui peut avoir
une maison vraiment étincelante et rangée si des enfants
y habitent?
Bien que le mot OUI soit le plus positif qui puisse exister sur
Terre, l’usage du mot NON me semble essentiel lorsqu’on
est parent. Cependant, sous chaque NON exprimé se
cache tout de même un OUI, comme vous le verrez ici. En fait, dire NON aux autres, c’est souvent se dire OUI à
soi. Bien que cet élan de répondre aux autres paraisse
tout à fait louable et altruiste, chacun demeure le premier
responsable de ses besoins et il faut d’ailleurs distinguer
un besoin (général) d’une demande (précise). Vous pouvez
consentir aux besoins de vos enfants sans acquiescer à
toutes leurs demandes. Et vous pouvez aussi vous mettre
en priorité, si dire OUI vous gruge inutilement de l’énergie…
Dire NON aux invitations sociales qui vous tentent peu (et
exigeraient en outre de préparer les enfants, de les cou-
cher plus tard au retour et d’endurer les sautes d’humeur
qui les accompagnent), c’est dire OUI à une fin de semaine
plus reposante et tranquille. Personnellement, je refuse la
majorité des invitations parce je dis OUI au repos le week-
end, et pour moi le repos équivaut à me déplacer le moins
possible. Je préfère convier les gens chez moi.
Dire NON aux dictats de beauté imposés par la société,
c’est simplement dire OUI à ce qui vous permet de prendre
soin de vous dans un cadre plai sant et non obligatoire.
Quant à moi, je dis OUI au sport et OUI à une saine ali-
mentation, parce que j’adore bouger et bien manger, mais
Dire NON aux activités d’enfants qui vous plaisent peu
(comme jouer à la poupée ou aux superhéros, dans mon
cas), c’est dire OUI aux jeux qui vous branchent aussi
(comme le dessin ou le jeu d’UNO, dans mon cas) et donc
dire OUI à un vrai moment de qualité en toute présence.
Enfin, tout cela pour dire qu’en novembre, l’occasion est
là de commencer à dire NON, si ce n’est pas déjà le cas.
Dites OUI au NO!vember ! Vous en constaterez rapide-
ment les effets positifs et je suis prête à parier que vous
continuerez en décembre…
Anik Routhier
Enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance et maman