Montréal enSanté MES V10N3 Été/Summer 2018 | Page 25

COMMUNAUTÉ • COMMUNITY
VOICI NOTRE CHAMPIONNE JEUNESSE , SIMONE CAVANAUGH
MEET OUR CHAMPION OF YOUTH , SIMONE CAVANAUGH

Nicholas Murray Butler était un citoyen âgé lorsqu ’ il gagna le prix Nobel de la paix en 1931 . Mais l ’ éducateur américain connaissait bien les jeunes , disant : « Ils ont une chance presque inégalée d ’ accomplir de grandes choses et de s ’ engager socialement .»

Âgée seulement de 25 ans , Simone Cavanaugh prend les mots de M . Butler très au sérieux . Elle a déjà accompli plus de choses que la plupart des gens accompliront au cours de leur vie . Mais ne nous croyez pas sur parole . En mai , M me Cavanaugh est devenue la plus jeune lauréate du prix Laurie Normand-Starr .
Les graines d ’ empathie , d ’ altruisme et de générosité furent plantées très tôt , prenant racine dans la souffrance personnelle de M me Cavanaugh . Une souche d ’ arthrite juvénile sévère et débilitante façonnerait le cours de sa vie .
« Je me suis assise dans mon lit et je me suis mise à crier et pleurer », dit-elle , 19 ans après ce matin fatidique . « Mes parents ont tout de suite su que je ne plaisantais pas . J ’ étais sérieuse .»
Il a fallu du temps , mais les médecins ont finalement posé le diagnostic d ’ arthrite juvénile idiopathique ( AJI ). « En gros , mon système immunitaire réagit trop fortement , attaquant mes propres articulations , ce qui cause une inflammation et une douleur sévère .»
Il n ’ existe pas de cure pour l ’ AJI . Heureusement , des traitements sont offerts pour M me Cavanaugh . « Je les ai tous essayés . Ces jours-ci , j ’ utilise un agent biologique qui supprime mon système immunitaire au complet », dit-elle , ajoutant que ça fonctionne jusqu ’ à un certain point , mais son corps est compromis , car il est sujet aux infections .
« Il y a quelques années , j ’ ai souffert d ’ une très mauvaise infection fongique . J ’ ai frôlé la mort , et tout ça à cause de la médication . L ’ autre option est de ne pas pouvoir bouger , alors c ’ est une décision facile à prendre . Il faut simplement vivre avec ce genre de risque .»
Il n ’ est donc pas surprenant de savoir que M me Cavanaugh accorde beaucoup de confiance à son rhumatologue , la D re Elizabeth Hazel , qui est responsable de la clinique pour les jeunes adultes aux prises avec des troubles rhumatismaux ( JATR ) de l ’ Hôpital général de Montréal . « Nous avons tissé des liens serrés au cours des années », dit-elle . « Elle m ’ a vue dans les pires moments de la maladie , alors c ’ est vraiment un partenariat . Nous parlons toujours de ce que nous allons faire après . C ’ est rassurant .»
La D re Hazel semble rassurée par l ’ attitude de M me Cavanaugh . « Je suis son médecin depuis qu ’ elle a 18 ans . Elle doit se faire des injections elle-même , prendre des médicaments qui la rendent malade , supporter une douleur constante , et pourtant , elle a accompli tellement de choses tout en gérant ses troubles de santé et la pression qui découle de tout ce qu ’ elle fait . Pour moi , c ’ est une superwoman . »
Sa force semble surhumaine , mais l ’ apparition précoce de sa maladie serait-elle un mal pour un bien ? M me Cavanaugh semble le croire . « Je ne crois pas que je changerais quoi que ce soit . J ’ idéalise peut-être un peu , mais ça m ’ a donné de l ’ empathie . Je comprends la souffrance des autres , à un certain point », dit-elle , ajoutant qu ’ elle a ressenti le besoin de faire le bien , de donner au suivant et d ’ aider les moins fortunés . g

Nicholas Murray Butler was a senior citizen when he won the Nobel Peace Prize in 1931 . But the American educator knew a thing or two about young people , saying they are “ accorded an almost unequaled opportunity for great accomplishment and for human service .”

At the tender age of 25 , Simone Cavanaugh is taking Mr . Butler ’ s words to heart . She ’ s already accomplished more than most people do in a lifetime . Don ’ t take our word for it . In May , Ms . Cavanaugh became the youngest recipient of the Laurie Normand-Starr Humanitarian Award .
The seeds of empathy , selflessness , and certain benevolence were planted early , taking root in Ms . Cavanaugh ’ s own suffering . A severe , debilitating strain of juvenile arthritis would shape her life ’ s course .
“ I just sat up in bed and started screaming and crying ,” she says now , 19 years after that fateful morning . “ My parents knew right away that I wasn ’ t joking around . It was serious .”
It took time , but doctors eventually diagnosed her with juvenile idiopathic arthritis ( JIA ). “ Basically , my immune system overreacts , attacking my own joints , which causes severe inflammation and pain .”
There is no cure for JIA . Fortunately , there are treatments available to Ms . Cavanaugh . “ I ’ ve tried them all . These days , I ’ m using a biological agent that suppresses the entire immune system ,” she says , adding that it works to a certain extent but her body is compromised , leaving her open to infection .
“ A few years ago , I had a really bad fungal infection . I was near death , and all because of the medication . The alternative is not being able to move , so it ’ s an easy choice to make . You just have to live with that sort of risk .”
It ’ s no surprise then , that Ms . Cavanaugh puts a lot of faith in her rheumatologist , Dr . Elizabeth Hazel , head of the Montreal General ’ s Young Adult Rheumatic Disease ( YARD ) Clinic . “ We ’ ve built quite a bond over the years ,” she says . “ She ’ s seen me at my sickest , so it ’ s very much a partnership , always talking about what we ’ re going to do next . It ’ s reassuring .”
Dr . Hazel is the one who seems reassured by Ms . Cavanaugh ’ s attitude .“ I ’ ve been her doctor since she was 18 . She has to inject herself , take meds that make her sick , withstand constant pain , and yet she ’ s accomplished so much while dealing with her health issues and the pressures of all she does . To me , she ’ s a superwoman .”
Her strength does seem superhuman , but was the early onset of her disease been a blessing in disguise ? Ms . Cavanaugh seems to think so .“ I don ’ t think I would change anything . Maybe I ’ m romanticizing a bit , but it brought me empathy . I understand other people ’ s suffering , to a certain extent ,” she says , adding that she felt propelled to do good , give back , help the less fortunate . gg
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