Montréal enSanté MES V10N3 Été/Summer 2018 | Page 121

ALIMENTS SANTÉ • NUTRITION • HEALTH g généralement d ’ anxieux , d ’ égoïstes , de capricieux et de fugaces ( habituellement par la génération X et les baby-boomers un peu amers ), mais on dit également qu ’ ils sont très conscients , vifs et réactifs .
Et surtout , ils sont nés avec l ’ Internet et le concept de « citoyens consommateurs ». Ce qui signifie , pour le meilleur et pour le pire , qu ’ ils ont un accès énorme à l ’ information , aux canaux de vente et aux cultures internationales et locales pour obtenir ce qu ’ ils veulent . Les produits et services qu ’ ils valorisent sont alors peut-être moins liés à l ’ héritage collectif , aux traditions familiales et aux standards de société .
En matière d ’ expériences culinaires , cela signifie qu ’ il faut augmenter la diversité — un défi pour tous ceux qui ont quelque chose à vendre . Les milléniaux pourraient vouloir des produits alimentaires plus personnalisés , tout en cherchant une plus grande authenticité et de l ’ exotisme ( ils lisent à propos de ce genre d ’ expérience « véritable » en ligne ).
Ils sont peut-être plus ouverts aux aliments provenant de source animale que leurs parents qui évitaient le cholestérol , mais plus critiques de la production industrielle de bœuf , de porc et de poulet , et des problèmes écologiques liés à l ’ agriculture à grande échelle . Semblablement , les aliments « sains » aux yeux des milléniaux sont peut-être bons ( a ) pour la planète , ( b ) pour le corps , ( c ) pour l ’ esprit , ( d ) pour les trois , ou ( e ) pour aucun .
À partir des années 1950 et 1960 , des analystes de marché ont commencé à comprendre ce que la majorité des baby-boomers voulaient , ce qui entraîna un tsunami de biens de consommation ciblés . On vit également apparaître les produits de commodité , les technologies culinaires , les chaînes de restauration rapide et les régimes alimentaires tendance .
Ces résultats ont contribué à créer la réalité alimentaire d ’ Amérique du Nord ( et mondiale ) que nous connaissons actuellement , en plus des contrecoups tels que le mouvement « de la ferme à la table », le Slow Food , l ’ activisme anti-OGM et l ’ affichage nutritionnel ( semi ) transparent . En d ’ autres termes , ils ont fabriqué le paysage culinaire dans lequel les milléniaux ont grandi , avec leurs réactions et leurs demandes actuelles .
Comme participants à ce cycle répétitif de changement social , que pouvons-nous faire ? Nous pouvons utiliser les données statistiques sur les préférences des milléniaux afin de répondre à leurs besoins présumés avec de nouvelles options de vente . Nous pouvons demeurer passifs et irritables à les critiquer et les qualifier d ’ individualistes exigeants et impossibles à satisfaire .
Nous pouvons également les inviter à souper , partager des idées , des recettes et des histoires , en se rappelant que nous aussi , autrefois , avons été généralisés et ciblés . En d ’ autres mots , nous avons tous cette responsabilité . La prochaine version de notre réalité alimentaire repose entre nos mains collectives et intergénérationnelles . M gg characterized as anxious , self-interested , fickle , and transient ( usually by slightly sour Gen Xers or Boomers ), as well as highly aware , quick thinking , and responsive .
Importantly , they were born native to the internet and to the idea of being “ citizen-consumers .” This , for better or for worse , means that they have enormous access to information , to international and local culture , and to sales channels for getting what they want . At the same time , it means that the products and services that they value might be less tied to collective heritage , family traditions , or societal standards .
In terms of food experiences , this means increasing diversity — a challenge for anyone with something to sell . Millennials might want greater customization and personalization in what they eat , just as they seek out greater authenticity and exoticism ( that is , the kind of “ real ” experiences they read about online ).
They might be more willing to embrace animal-sourced foods than are their cholesterol-avoiding parents , while also being more critical of industrial beef , pork , and chicken production , along with the ecological problems of large-scale farming . Similarly , foods that are “ healthful ” in a millennial ’ s view might be ( a ) good for the planet , ( b ) good for the body , ( c ) good for the soul , ( d ) all three , or ( e ) none of the above .
Starting in the 1950s and ’ 60s , a whirlpool of market researchers started figuring out what the majority of the Baby Boom generation wanted , which was followed by a tsunami of targeted consumer goods . Among other outcomes , we got convenience products , kitchen technologies , fast food chains , and diet trends .
All of it helped create the North American ( and global ) food reality as we currently know it , as well as many backlashes , such as the farm-to-table movement , Slow Food , anti-GMO activism , and ( semi- ) transparent nutrition labeling . In other words , it manufactured the food landscape in which millennials have found themselves , along with their current reactions and requests .
As participants in this repeating cycle of social change , what do we do ? We can use the statistical data about millennial preferences and feed their presumed needs with a wave of new retail options . We can stand by , passive and irritable , critiquing them as a demanding , hard-to-satisfy mob of individualists .
We can also invite them to dinner , share ideas and recipes and stories , and remember that we too were once being generalized and targeted . Said differently , it ’ s up to all of us . How we produce the next version of our food reality is in our collective , intergenerational hands . M
David Szanto est un chercheur alimentaire montréalais , auteur et collaborateur de longue date de ce magazine . En 2015 , il a obtenu un doctorat en gastronomie à l ’ Université de Concordia , le tout premier en son genre . David Szanto is a Montreal-based food researcher , consultant , and long-time contributor to this magazine . In 2015 , he earned a PhD in gastronomy from Concordia University , the first of its kind .
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