Modèle de développement des athlètes 2021-2025 | Page 129

Chez les garçons , c ’ est le travail sur la technique qui a suscité le moins d ’ enthousiasme – un seul joueur parmi les 23 participants l ’ a favorisé . D ’ autre part , les exercices « sans jouer de points » n ’ ont pas été appuyés par les garçons . Seulement 6 d ’ entre eux ont voté pour ce type d ’ exercice . En revanche , ces exercices « sans jouer de points » ont été très populaires chez les filles : 17 votes .
Sur la « liste des souhaits », le choix le plus populaire des joueuses ( 13 filles ) était celui des « voyages de tennis ». Le deuxième choix était le désir de jouer davantage de « tournois par équipe » ( 9 votes ). Jouer « plus de tournois réguliers » ne plaisait qu ’ à 3 filles . Chez les garçons , il n ’ y avait pas de différence dans la façon de s ’ affronter en match . Les « tournois par équipe » étaient presque aussi importants que les « tournois réguliers » ( 8 et 7 ). Ils disaient aussi aimer « les voyages de tennis » : 9 votes .
Le questionnaire a donc démontré que les joueurs juniors de tennis manifestent un besoin évident d ’ événements sportifs par équipes , en particulier chez les filles . Leur motivation peut paraître tout à fait compréhensible sachant à quel point le sport individuel est exigeant . Le joueur de simple ne dispose pas d ’ une équipe avec lui pour partager le fardeau de la défaite , s ’ il y a , ni d ’ un entraîneur sur le banc pendant le match .
Les questions sur leurs opinions concernant leur motivation face au tennis , a également offert une variété de réponses . Alors que la plupart des garçons et des filles sont unanimes pour affirmer que le tennis est un sport « amusant », il y a davantage de garçons que de filles qui considèrent le tennis comme une opportunité de « jouer chez les professionnels ou à l ’ université » ( 11 garçons contre 5 filles ). De leur côté , le deuxième choix des filles était partagé à parts égales entre « jouer chez les professionnels ou à l ’ université » ( 5 votes ), le « meilleur moyen de rester en forme » ( 5 votes ) et « le plaisir de suivre et de regarder des matchs ». ( 5 votes ).
Il est ici intéressant de noter que les filles ont fourni plus d ’ alternatives ou d ’ options à chacune de leurs questions . Alors que les garçons n ’ ont livré qu ’ une seule réponse , les filles se sont montrées plus généreuses . Pourrait-on prétendre expliquer cette donnée par le fait que les joueuses de tennis sont attirées par le jeu compétitif pour d ’ autres raisons ? Elles aimeraient la compétition mais davantage la « compétition plus », c ’ est-à-dire « plus que la compétition » dans le jeu de tennis ? Les jeunes joueuses préféreraient le « plus » tout autant que la bataille sur le terrain ?
Buunk et Massar ( 2014 ) ont fait remarquer que la compétition chez les hommes est un aspect de leur vie quotidienne depuis très longtemps , alors que les femmes n ’ y étaient pas aussi exposées . Sur le plan de l ’ évolution , les femmes considérées plus faibles , ont prôné et encouragé la coopération .
Que révèlent les statistiques sur la participation sportive des filles dans les années ’ 70 ? Elles dévoilent que seulement 7,4 % des athlètes des écoles secondaires étaient des filles . Quarante ans plus tard , cette participation féminine a atteint 42 % ( Keilman , J ., 2012 ). Parallèlement , des changements dans les structures du jeu ont fait en sorte que la distribution des bourses en argent a fait un bon de géant . Dans les années ’ 70 , le montant de la bourse attribué au gagnant masculin du tournoi de Wimbledon représentait le double du montant accordé à la gagnante féminine . Aujourd ’ hui , le montant de la bourse pour les hommes et les femmes est d ’ égale valeur .
Aujourd ’ hui , on peut supposer que les joueuses de tennis retiennent davantage le pointage de leur match que leurs homologues d ’ il y a une quarantaine d ’ années , comme l ’ avait observé la légende australienne Neal Frazer .
Comme on l ’ a vu , le questionnaire « Me and my tennis » a bien démontré que les filles et les garçons avaient des préférences similaires pour ce qui est de la compétition . Cependant , on a également vu qu ’ elles préféraient les exercices de coopération et les compétitions par équipes . Tenir compte de ces données et aligner les entraînements et les tournois en fonction de ces informations pourraient rendre le tennis de compétition plus agréable pour les filles . Surtout , apporter quelques changements en ce sens , pourrait empêcher le déclin dramatique de la participation des adolescentes , joueuses des tournois féminins d ’ aujourd ’ hui .
Source : « Coaching & Sport Science review » ITF
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