Né à Paris, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux passe son enfance et son adolescence à Riom, où son père remplit la fonction de directeur de la Monnaie. Élevé au collège des oratoriens de la ville, il est destiné à reprendre la charge de son père et entreprend à cet effet des études de droit à Paris à partir de 1710. Peu après son arrivée dans la capitale il devient, par l'entremise de Fontenelle, l'un des familiers du salon de Mme de Lambert et reçoit l'approbation pour sa première pièce de théâtre, le Père prudent et équitable (1712). Cette prédilection qu'il attache à la vie de mondain, plus que le désir impérieux de répondre à sa vocation littéraire a vraisemblablement une très large part dans l'interruption de ses études en 1713.
Auteur de plusieurs romans, dont la Voiture embourbée en 1714, et d'une série d'essais publiés par le Mercure, les Lettres sur les habitants
de Paris (1717), les Pensées sur la clarté du Discours (1719),
il achève de prendre parti dans la seconde querelle des
anciens et des modernes en faisant paraître à la fin
de 1716 l'Iliade travestie, roman parodique et
burlesque.
Marié en 1717, il perd sa femme en 1723. Ruiné par la
banqueroute de Law, débouté dans sa demande de
succéder à la charge de son père, il fait mine de
s'orienter vers la carrière littéraire alors que l'une
de ses pièces (la Mort d'Hannibal, 1720) vient
d'être acceptée à la Comédie-Française et
deux autres, l'Amour et la Vérité (1720)
et Arlequin poli par l'amour (1720),
au Théâtre des Italiens.
Marivaux songe pourtant à une carrière
d'avocat et reprend une inscription
en droit en 1721. Fondateur du journal
le Spectateur français (1721),il mène
conjointement une brillante carrière
de journaliste et de dramaturge. Il est élu
à l'Académie française en 1742
de préférence à Voltaire.