Mi primera revista FRAN MAG 1 | Page 42

Le petit enfant n’a pas besoin de père Selon la théorie psychanalytique, durant ses premières années de vie, l’enfant n’aurait besoin que de sa mère : depuis la vie intra-utérine jusqu’à l’allaitement, et l’enfant ne tisserait des liens étroits qu’avec sa mère. Selon les psychanalystes, l’enfant n’a pas, dans les premiers mois de son existence, conscience des limites de son corps ni de celui de sa mère. Par la suite, toute séparation brutale avec elle, entraînerait chez l’enfant des troubles graves comme l’anxiété de séparation (exemple : la circoncision juive au 8ème jour). Dans un texte qu’il destine à l’usage des professionnels, le psychanalyste Maurice Berger affirme faire un point sur les connaissances en matière de « garde alternée » pour les bébés. Il estime que selon la théorie de l’attachement, il se passe environ deux ans et demi à trois ans avant qu’un enfant puisse comprendre ce qu’est une filiation, c’est à dire qu’il a été conçu ou adopté par un couple d’homme et de femme. Les hommes ne doivent pas s’occuper des bébés C’est au stade phallique (vers 4 ans) que l’enfant prend conscience de l’existence de son père. Avant cette prise de conscience le père est vécu comme une mère auxiliaire. Françoise Dolto situe cette prise de conscience sur le père plutôt vers l’âge de 18 mois et dans son ouvrage Quand les parents se séparent, la psychanalyste explique qu’il est dans l’ordre des choses qu’un père ne s’occupe pas de son enfant bébé car ce n’est pas le rôle d’un homme. Selon elle, les hommes normalement virils, commencent à s’en occuper lorsque l’enfant atteint l’âge de la marche et les hommes qui s’occupent des bébés sont généralement marqués de féminité, pour ainsi dire, jaloux que ce soient les mères les porteuses. L’égalité des sexes ne peut exister Ils notent également que la loi méconnaît les différences biologiques et symboliques qui sépareraient les rôles respectifs du père et de la mère. Ces rôles se retrouvent aussi dans le partage des tâches au sein de la famille, les opposants à la résidence alternée arguent que dans la majorité des familles n’existe aucune égalité que ce soit pour les tâches ménagères, le temps passé auprès des enfants, et que dans la plupart des cas le soin aux enfants au sein de la famille revient à la mère. Dissocier les 3 pères de l’enfant : géniteur, social, et fonctionnel Dans une interview accordée à Femme Actuelle, le psychanalyste Aldo Naouri explique que tout enfant a trois pères : un père géniteur, un père social et un père fonctionnel. Dans le cadre des familles recomposées celui qui remplit la fonction de père est celui que la mère a élu, car c’est dans sa mère que l’enfant découvre son père. Selon Aldo Naouri, la fonction paternelle est une fonction atomisable. N’importe qui peut la remplir (un oncle, un professeur, un ami de la famille, une grand-mère même….) à partir du moment où la mère reconnaît à cette personne le droit de s’interposer entre elle et son enfant. Disparition de la paternité, puis de la maternité Les matriciens ne perçoivent pas d’un bon oeil le déclin de la famille caractéristique de notre époque. Ils craignent en effet que l’État supplante la famille et que les scénarios de science- 39