Le petit enfant n’a pas besoin de père
Selon la théorie psychanalytique, durant ses premières années de vie, l’enfant n’aurait besoin
que de sa mère : depuis la vie intra-utérine jusqu’à l’allaitement, et l’enfant ne tisserait des liens
étroits qu’avec sa mère. Selon les psychanalystes, l’enfant n’a pas, dans les premiers mois de
son existence, conscience des limites de son corps ni de celui de sa mère. Par la suite, toute
séparation brutale avec elle, entraînerait chez l’enfant des troubles graves comme l’anxiété de
séparation (exemple : la circoncision juive au 8ème jour). Dans un texte qu’il destine à l’usage
des professionnels, le psychanalyste Maurice Berger affirme faire un point sur les
connaissances en matière de « garde alternée » pour les bébés. Il estime que selon la théorie
de l’attachement, il se passe environ deux ans et demi à trois ans avant qu’un enfant puisse
comprendre ce qu’est une filiation, c’est à dire qu’il a été conçu ou adopté par un couple
d’homme et de femme.
Les hommes ne doivent pas s’occuper des bébés
C’est au stade phallique (vers 4 ans) que l’enfant prend conscience de l’existence de son père.
Avant cette prise de conscience le père est vécu comme une mère auxiliaire. Françoise
Dolto situe cette prise de conscience sur le père plutôt vers l’âge de 18 mois et dans son
ouvrage Quand les parents se séparent, la psychanalyste explique qu’il est dans l’ordre des
choses qu’un père ne s’occupe pas de son enfant bébé car ce n’est pas le rôle d’un homme.
Selon elle, les hommes normalement virils, commencent à s’en occuper lorsque l’enfant atteint
l’âge de la marche et les hommes qui s’occupent des bébés sont généralement marqués de
féminité, pour ainsi dire, jaloux que ce soient les mères les porteuses.
L’égalité des sexes ne peut exister
Ils notent également que la loi méconnaît les différences biologiques et symboliques qui
sépareraient les rôles respectifs du père et de la mère. Ces rôles se retrouvent aussi dans le
partage des tâches au sein de la famille, les opposants à la résidence alternée arguent que
dans la majorité des familles n’existe aucune égalité que ce soit pour les tâches ménagères, le
temps passé auprès des enfants, et que dans la plupart des cas le soin aux enfants au sein de
la famille revient à la mère.
Dissocier les 3 pères de l’enfant : géniteur, social, et fonctionnel
Dans une interview accordée à Femme Actuelle, le psychanalyste Aldo Naouri explique que
tout enfant a trois pères : un père géniteur, un père social et un père fonctionnel. Dans le cadre
des familles recomposées celui qui remplit la fonction de père est celui que la mère a élu, car
c’est dans sa mère que l’enfant découvre son père. Selon Aldo Naouri, la fonction paternelle
est une fonction atomisable. N’importe qui peut la remplir (un oncle, un professeur, un ami de
la famille, une grand-mère même….) à partir du moment où la mère reconnaît à cette personne
le droit de s’interposer entre elle et son enfant.
Disparition de la paternité, puis de la maternité
Les matriciens ne perçoivent pas d’un bon oeil le déclin de la famille caractéristique de notre
époque. Ils craignent en effet que l’État supplante la famille et que les scénarios de science-
39