à côté de Simon et la tradition les fait mourir ensemble en Perse. Son
anniversaire est célébré le 28 octobre et lui-même est fêté à Mexico le 28 de
chaque mois. Nous conserverons ici le nom espagnol, celui de saint Jude
renvoyant à un saint peu connu en France, alors qu’il est l’un des saints les
plus vénérés au Mexique….,lors de la fête de San Judas le 28 de chaque mois,
les fidèles se font rituellement de menus cadeaux hors du lieu de culte où se
déroule une cérémonie : bonbons et fleurs sont offerts et échangés dans la
rue durant l’office….,: l’ex-voto anatomique est, par exemple, un objet de
prédilection donné aux saints catholiques, alors que les recettes et autres
philtres se multiplient autour des saints hétérodoxes. Serait-il alors possible
de faire apparaître une différenciation dans la relation que les fidèles
entretiennent avec ces saints à partir de la nature des dons et rituels qu’ils
reçoivent ? Existerait-il des dons et des rituels « plus orthodoxes » et d’autres
« plus païens », alors que tous procèdent de la même logique, à savoir lier le
saint à soi ?
Les demandes de guérison se font plutôt par l’intermédiaire de prières, de
phrases tracées sur des bougies, d’invocations/incantations à l’exemple du
rosaire, comme si l’usage des mots était considéré comme plus efficace pour
obtenir la protection de la sainte, jouant un rôle fédérateur et créant surtout
une forme de cohésion dans le groupe de dévots ainsi rassemblés par un rituel
collectif. Dans le culte rendu à la Santa Muerte, l’on pratique également le
principe de contagion, car la vitre derrière laquelle se trouve sa statue ne
cesse d’être touchée par les pèlerins après qu’ils ont formulé leur prière,
comme pour acquérir un peu de sa force par le contact.
Dans un souci d’humanisation, la Santa Muerte est désignée par un grand
nombre de surnoms : la Señora (la « Dame »), la Señora de las Sombras (la «
Dame des ombres »), la Niña Blanca (la « Fille blanche »), la Flaquita (la «
Maigre »), etc. Traitée telle une amie, elle reçoit des surnoms amicaux comme
ont l’habitude d’en donner les Mexicains à leurs proches.
Quant aux demandes formulées, elles sont connues grâce aux commentaires
des internautes et se révèlent similaires à celles adressées aux saints
traditionnels : faire revenir l’être aimé, trouver du travail, réussir ses études,
obtenir le pouvoir, être guéri, garantir la réussite d’une opération chirurgicale,
etc. Afin de pouvoir être exaucées, ces différentes demandes sont exprimées
au moyen d’objets, les offrandes, mais qui, à la différence des ex-voto
anatomiques souvent figuratifs, ne s’attachent pas à représenter le suppliant.
Quel que soit le mode de remerciement, ce rituel s’inscrit donc dans un
processus de réciprocité : le fidèle exprime un vœu en même temps qu’il
formule la promesse d’une future offrande en contrepartie ; le saint exauce le
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