"C'est une série très ouverte, qui a permis de montrer plein de types
différents de familles, sans pour autant les pointer du doigt", souligne
Aurélie Blot, enseignante à l'université de Bordeaux, spécialiste de la
famille dans les sitcoms américaines.
La "famille traditionnelle parfaite" était au coeur des séries des années
50 et 60 ("Father knows best"). Les chaînes américaines ont introduit
des familles recomposées ou noires dans les années 70 et 80.
"Nous sommes actuellement dans un cycle où l'on met beaucoup en
scène les nouvelles évolutions" des foyers, explique Aurélie Blot.
"The New Normal", diffusée la saison dernière aux Etats-Unis, raconte
ainsi l'histoire d'un couple gay californien fortuné qui a un enfant grâce
à une mère porteuse.
'raconter les transformations de l'époque'
"Sean Saves the World", à l'antenne depuis octobre, met en scène un père
homo et sa fille adolescente. Quant à "The Fosters", produit par Jennifer
Lopez, il suit un couple de lesbiennes et leurs trois enfants.
Les séries américaines ne détiennent pas de monopole. En Grande-
Bretagne, par exemple, la série "Threesome" suit un couple hétérosexuel
qui a accidentellement un enfant avec un ami gay et essaie de l'élever en
trio.
"Toutes ces séries nous montrent que ces familles existent, ont les
mêmes problèmes", même s'il s'agit aussi de "dédramatiser la situation"
par l'humour, souligne Xavier Leherpeur.
En France, la famille homoparentale a été évoquée dans des séries
comme "Clara Sheller". Le feuilleton quotidien à succès "Plus belle la vie"
a introduit des personnages homosexuels depuis 2005, parlé
d'homoparentalité il y a deux ans et mis en scène le premier mariage gay
dans une fiction française en juin 2013.
C'était seulement un mois après l'adoption de la loi sur les unions entre
personnes de même sexe, qui ont représenté depuis 13% des mariages
à Paris, selon des données municipales.
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