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Culture
Pour cette 15ème édition, la Biennale d’architecture
de Venise se veut résolument moderne et engagée.
Et pour cause, Alejandro Aravena, architecte «
social » fraîchement lauréat du fameux prix Pritzker,
entend bouleverser les codes par son thème « En
direct du front ». Il s’agit pour les 88 participants
de repenser l’architecture comme solution aux
problèmes majeurs du XXIème siècle tels que
la criminalité, la ségrégation, les inégalités, la
migration, l’accès aux moyens d’assainissement,
la pollution, les catastrophes naturelles, la pénurie
de logements, etc. Exit l’architecture purement
esthétique symbolisée par Frank Gehry et Daniel
Libesking, cette nouvelle édition de la Biennale
promeut une architecture utile et fonctionnelle.
Les visiteurs ont ainsi pu découvrir quantité de
projets ingénieux et humanistes, en phase avec
les diverses préoccupations mondiales. Parmi les
différentes propositions des participants, le projet
« Unfinished » porté par les architectes Iñaqui
Carnicero et Carlos Quintáns (pavillon espagnol),
a retenu l’attention du jury et s’est vu récompensé
du Lion d’or de la meilleure participation nationale.
Fort de 67 projets et réalisations, ce programme
présente des éléments de réponse à la crise
financière que subit de plein fouet l’Espagne
depuis 2008. La réappropriation des espaces
et des chantiers abandonnés est au cœur de la
proposition du pavillon espagnol, comme l’illustre la
64 restauration de l’église de Corbera d’Ebre par Ferran
Vizoso, Núria Bordas, Jordi Garriga et David Garcia.
Le pavillon du Pérou (à égalité avec le pavillon du
Japon) a quant à lui obtenu la mention spéciale
de la meilleure participation nationale pour son
projet « Our amazon frontline ». Jean Pierre Crousse
et Sandra Barclay, architectes péruviens à l’origine
de cette création, apportent un nouveau regard
sur la préservation de la forêt amazonienne, centré
sur l’éducation des communautés laissées pour
compte. Pour cela, les deux participants suggèrent
la construction de dizaines d’écoles modulables
(en préfabriqué ou démontables) dans la forêt
amazonienne. Pour illustrer les conditions précaires
des élèves de cette région, le pavillon péruvien
expose quelques chaises et pupitres abimés
suspendus en l’air.
1. Mention Spéciale pour le projet «
Our Amazon frontline » du Pavillon
péruvien ©Andrea Avezzù