Art de vivre
B
âtis tels des citadelles avec de hautes
murailles, les Borjs sont apparus au 17ème
siècle avec l'émergence dans la société
sfaxienne des résidences secondaires pour
la saison estivale et le printemps. Le Borj Kamoun
illustre à merveille ce type d’architecture.
Situé au milieu d’un grand jardin, il possède une
forme carrée. Son architecture caractéristique est
faite de murs épais en pierre en haut desquels on
retrouve de petites fenêtres préservant du froid en
hiver et de la canicule en été. Disposant d’une seule
et grande entrée, le Borj a des allures de palais. Son
modèle d’habitation est inspiré par les maisons
traditionnelles que l’on retrouve dans les médinas.
Ainsi, le Borj est agrémenté d’un grand patio au
centre, décoré de façades en carreaux de faïences
et de marbre dont les dessins rappellent ceux
de l'architecture mauresque. Etablies sur un seul
niveau, les différentes pièces se composent autour
du patio principal.
Mais cette architecture, témoin d’une véritable
104 culture, d’un art de vivre et partie intégrante du
paysage urbain de Sfax, est aujourd’hui en train
de mourir. En effet, l’état du Borj Kamoun comme
tant d’autres est inquiétant. Il est nécessaire
pour la survie de ce patrimoine de sensibiliser les
propriétaires ainsi que la ville afin de préserver une
partie de l’histoire de Sfax.
Ces impressions ont été affirmées lors de la tournée
culturelle à travers les 13 Borjs encore existants dans
la ville, organisée par l'association des amis des
arts plastiques de Borj Kallel de Sfax en 2014 pour
sensibiliser aux dangers qui menacent d'extinction
ces monuments architecturaux.