MARIE CLARIE Marie Clarie

Évasion118 119 1 2 À l’ombre du Caucase La nature y est époustouflante, le vin divin, la cuisine créative et la population, particulièrement accueillante. La Géorgie est la destination par excellence pour ceux qui aiment le mélange de détente et de culture. « L’accueil fait partie de l’âme du Géorgien et chaque hôte est un don de Dieu », lisons-nous dans le guide de voyage. « Gamarjoba » (Bonjour), lance Kartlos, notre guide, alors qu’il nous accueille, tout sourire, à l’aéroport de Tbilissi. D’emblée, nous avons la sen- sation que ce que nous avons lu est tout à fait vrai. La nouvelle capitale et l’ancienne Le théâtre, le parlement et toute une série de bâtiments imposants se trouvent le long de la large avenue ­ ustaveli. Mais si vous voulez avoir un panorama vrai- R ment impressionnant sur la capitale, allez plutôt au parc Rike et prenez le téléphérique jusqu’à l’ancienne forte- resse Narikala. En dessous de vous, le palais présidentiel et la Koura qui se fraie un passage sous le pont de la Paix, en direction de la mer Caspienne. En haut de la colline, la statue de Kartlis Deda (Mère Géorgie) veille sur la ville et ses habitants – un calice de vin dans une main pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs, et une épée dans l’autre, pour effrayer l’ennemi. La mosquée Par Étienne Heylen de Tbilissi est remarquable, utilisée autant par les chii- tes que les sunnites. Côté détente, ceux qui voudraient se faire chouchouter pendant une heure peuvent le faire, pour 35 €, dans l’un des nombreux bains au soufre. Côté convivialité, la ville offre tout ce qu’il faut : un dédale de petites rues remplies de restaurants, magasins de sou- venirs, boutiques et marchands de vin. À une bonne heure de route de Tbilissi, au confluent de la Koura et de l’Aragvi, se trouve Mtskheta, qui fut la capitale de la Géorgie pendant mille ans. C’est dans cette honorable cité, déjà mentionnée par l’historien grec Hérodote, que sainte Nino commença la christianisation du pays. Dans la cathédrale de Svétits- khovéli, qui date du XI e siècle et possède une iconostase en pierre exceptionnelle, des rois et des reines furent couronnés. Et au moins onze d’entre eux y trouvèrent leur dernière demeure. Selon la légende, c’est ici, dans une crypte sous la chapelle, que se trou- ve la tunique que portait Jésus lors de sa crucifixion. « Quand je me trouve seule en ce lieu, tôt le matin ou tard dans la soirée, je ressens une spiritualité très forte », nous confie notre guide, Maya. Elle attire notre attention sur les endroits secrets de la cathédrale – patrimoine mondial de l’Unesco – où des icônes et autres trésors 3 religieux ont été préservés pendant les nombreuses guerres et sous le communisme. Road-trip spectaculaire Villages pittoresques, vues extraordinaires au départ de chemins de montage tortueux et virages en épingle… Si son nom manque cruellement de poésie, la Georgian Military Highway, construite vers 1800 par les soldats russes, est une très jolie route qui relie Tbilissi à ­Kazbegi, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la Russie. Une étape à ne pas manquer : le monastère fortifié d’Ananouri, magnifiquement situé près d’un lac artificiel. Plus loin, la route vous emmène à la station de sports d’hiver Gudauri, où l’on skie en hiver (53 km de pistes) et où l’on peut faire de la randonnée, du vélo, de l’équitation, du rafting ou du parapente en été. C’est d’ailleurs ici que se tiendront les championnats du monde de ski alpin en 2023. Le point culminant, au propre comme au figuré, est le col de Jvari, à 2379 m. Un autre must, au départ de Kazbegi : le monastère de la Trinité de Guergéti, datant du XIV e siècle, où huit moines officient encore et vivent dans des cellules minuscules. Ici aussi, pendant les périodes difficiles, on a dissimulé des icônes et des reliques religieuses. 1. Tbilissi, vue sur la vieille ville avec les dômes des bains sulfureux. 2. Le Mont Kazbeg. 3. Tbilissi, le pont de la Paix.