32 ACTU
Des locataires
de plus en plus vieux
Plus âgés et moins fortunés, les locataires le restent plus longtemps.
En moyenne, le locataire bruxellois est âgé de 45 ans,
signe du vieillissement de la population locative. En
2004, l’âge moyen était de 36 ans. Après être longtemps
resté stable autour de 39 ans, il a grimpé à 43 ans en
2010 en raison d’une part toujours plus importante de
locataires de plus de 75 ans. Ces derniers représentent
8 % des locataires de la capitale en 2015.
Seuls ou en famille
Sans surprise, puisqu’il s’agit de constantes observables
depuis quelques années déjà, la part de locataires
vivant seuls (44 %) équivaut à celle des locataires vivant
en couple, avec ou sans enfants (43 %). A noter que
39 % des biens abritent des enfants.
La stabilité est de mise
En 2015, la durée des baux est en moyenne plus longue
qu’elle ne l’était en 2013 : 40 % des locataires ont
signé un bail de 9 ans, alors qu’ils n’étaient que 22 %
auparavant. De même, ils sont 19 % à avoir opté pour un
bail d’un an, contre 30 % voici deux ans. Cette tendance
à la stabilité se reflète dans le laps de temps moyen
pendant lequel les locataires de la capitale occupent
leur logement : 6 ans et 8 mois. “ Cette hausse de la
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stabilité de la population locative bruxelloise est sans
doute due à son vieillissement ”, souligne le rapport. Elle
peut aussi provenir du fait que la location semble moins
être un choix qu’une nécessité. En effet, avant 2008,
près de 40 % des locataires envisageaient d’accéder à
la propriété après avoir quitté leur logement. En 2015,
ils sont 28 % seulement, une proportion qui persiste
depuis 2008.
Revenu et loyer
: un rapport en
déséquilibre
Le revenu disponible moyen des locataires bruxellois est
établi, en 2015, à 1787 euros. C’est que 37 % d’entre
eux se contentent d’un seul revenu du travail, contre
18 % jouissant de deux rentrées financières. Près d’un
quart (23 %) dépend des allocations familiales, 5 %
sont étudiants et 17 % sont titulaires d’une pension.
Partant d’un loyer moyen à 709 euros, la part consacrée
au logement dans le budget des locataires bruxellois
s’approche dangereusement des 40 %. Ce décrochage
entre loyer et revenu moyens, qui devraient pour bien
faire se caractériser par un rapport de 1 à 3, “ résulte
d’un appauvrissement de la population bruxelloise en
général, et locative en particulier ”, indique le rapport.
Le cas particulier de la colocation
En 2015, 7 % du parc locatif bruxellois sont occupés
par une colocation. Ces logements se caractérisent
généralement par une taille supérieure à la moyenne,
mais ne sont pas significativement plus confortables
ni plus performants d’un point de vue énergétique, le
tout pour un loyer plus onéreux. Ceci étant, divisé entre
les différents colocataires, ce dernier reste largement
en deçà du loyer moyen pratiqué à Bruxelles : 373
euros mensuels. Pour un quart des colocataires, il est
même question d’un montant inférieur à 275 euros.
Des économies d’échelle qui attirent un public
jeune... et moins jeune. L’âge moyen des colocataires
augmente et atteint, en effet, et en 2015 toujours,
35 ans. Preuve que ce type de vivre ensemble brasse
plus large que les étudiants ou les jeunes travailleurs,
22 % des colocataires vivent en couple... avec enfants
(!), contre 18 % en couple sans enfants. Une évolution
qui se marque également dans le revenu moyen des
colocataires, d’année en année plus élevé que celui de
l’ensemble des locataires de la capitale.
Frédérique Masquelier
18/08/2016 14:02:50