Magazine Kraemer KRAEMER MAGAZINE 07 | Página 66

67 SALONS 66 SALONS Dans l’Espagne d’aujourd’hui où le haut de gamme n’est pas encore si développé, ça reste un choix ambitieux. Un beau défi à relever. Pierre Adamczewski Salon Alicante | Espagne « Nous voulions être pionniers d’un pays qui n’était pas encore bien exploité, c’était vraiment notre intention. » Peut-on revenir sur la relation qui vous lie à Yannick Kraemer. Comment les choses se sont-elles mises en place ? Notre histoire est une amitié d’une trentaine d’années et nous avions les mêmes profils. L’idée de se lancer dans une aventure à l’étranger avec une franchise dynamique et qualitative nous séduisait beaucoup. Nous voulions être pionniers d’un pays qui n’était pas encore bien exploité, c’était vraiment notre intention. Êtes-vous parti en Espagne exprès pour cela ? Je suis parti de Nantes en Espagne sans parler un mot d’espagnol. Nous avons reçu notre première cliente sans dire un mot [rires]. L’Espagne est en train de se développer à une grande vitesse, mais au début, près de 50 % de notre clientèle était composée de femmes russes, de 25 % de francophones et seulement d’un quart d’autres nationalités. Qu’est-ce qui vous a séduit dans la marque Kraemer ? Je la présente comme une marque haut de gamme, jeune, dynamique, avec une relation humaine qui me séduit et une belle interactivité puisque Yannick est déjà venu plusieurs fois sur Alicante. De notre côté, nous nous développons avec professionnalisme. Récemment, nous avons recruté un 6 e collaborateur pour notre salon de 170 m 2 . Un très bel outil. Le fait que Yannick Kraemer favorise la créativité au sein du groupe, était- ce un argument supplémentaire ? Oui, le groupe Kraemer constitue une opportunité commune : on s’y sent bien, on s’y sent vivant. De son côté, je pense que Yannick peut compter sur de bons ambassadeurs pour développer un pays nouveau. Quelle est la stratégie de développement à terme ? Sur Nantes, nous avions déjà 52 collaborateurs. Nous allons donc déjà renforcer le vaisseau amiral pour asseoir cette belle machine. De manière générale, ça n’est qu’une fois le ton donné que nous pensons développement. Vous êtes aujourd’hui là pour la nouvelle collection printemps-été [Love Train, ndlr]. Pouvez-vous nous en dire plus sur la nouvelle tendance. On le sait, la femme est multi facettes. Là, on s’attache à mettre en valeur l’une de ces facettes : une jolie blonde très naturelle, façon bord de mer, avec une coupe graphique qui révèle le caractère féminin de manière espiègle. Je décline également un côté afro et géométrique, histoire de jouer avec les différents aspects de sa personnalité. 3 carrer Pintor Agrasot 00 34 (0) 96 52 04 048 Gary Chan Salon Guangzhou | Chine En quoi la marque Kraemer favorise-t-elle le développement de la coiffure en Chine ? L’atout du concept Kraemer par rapport aux autres groupes internationaux, c’est sa capacité à fédérer différents univers esthétiques sous une même enseigne, sans pour autant perdre l’identité du groupe. En nous développant en Chine, nous avons remarqué que si le groupe s’était uniquement appuyé sur son savoir-faire et des codes communs, sans laisser de marge de manœuvre, ça n’aurait pas fonctionné. En plus de 10 ans, le groupe est passé à un total de près de 50 salons en Chine, ce qui révèle sa capacité à dépasser les différences culturelles et à s’y adapter. C’est donc bien la liberté qui participe de la stratégie globale ? Quand vous avez une franchise, vous fixez des règles pour le franchisé qui les adopte. Avec le concept Kraemer, les choses fonctionnent à l’inverse : Yannick Kraemer prône quelque chose de l’ordre de l’anticonformisme ; il s’oppose à des formes standardisées. Comme d’autres coiffeurs, je me sens pleinement artiste. La finesse, c’est de développer un concept fédérateur qui laisse sa place à la création. La marque est la représentation d’un monde, à destination de la clientèle, et je trouve que l’idée de permettre à chacun d’exprimer son univers propre est une idée extraordinaire. Qu’est-ce qui distingue un salon Kraemer d’un autre salon en Chine ? Dans les salons en Chine, nous avons toujours voulu accentuer l’image haut de gamme et luxe du groupe. Nous avons adapté les techniques françaises aux besoins asiatiques pour proposer à nos clients la « touche française » dont ils sont très friands. On suppose des échanges de pratiques fréquents, un avantage pour tout le monde… Les premiers groupes à s’être installés en Chine, il y a de cela plus d’une vingtaine d’années, étaient anglais. Ils ont considérablement modifié le marché. Les coiffeurs chinois ont été influencés par le style anglais qui est très carré et géométrique, alors que le style français, c’est l’affirmation du naturel. Mais le marché a vite évolué. Aussi bien les coiffeurs que les clients ont changé leur vision des choses tout en affirmant de réels points de vue sur leur façon d’appréhender les tendances. Les coiffeurs reçoivent une formation à l’interne ; celle-ci est essentielle pour les outiller. Ça prend du temps, il faut travailler, mais c’est payant. Depuis le développement du groupe en Chine, chaque année sont organisés des échanges techniques interculturels. J'ai pu en bénéficier récemment lors d'un voyage en France. Croyez-moi, c'est valorisant !