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Dans l’Espagne d’aujourd’hui
où le haut de gamme n’est pas
encore si développé, ça reste
un choix ambitieux. Un beau
défi à relever.
Pierre
Adamczewski
Salon Alicante | Espagne
« Nous voulions
être pionniers
d’un pays qui
n’était pas
encore bien
exploité, c’était
vraiment notre
intention. »
Peut-on revenir sur la
relation qui vous lie
à Yannick Kraemer.
Comment les choses se
sont-elles mises en place ?
Notre histoire est une
amitié d’une trentaine
d’années et nous avions les
mêmes profils. L’idée de se
lancer dans une aventure à
l’étranger avec une franchise
dynamique et qualitative
nous séduisait beaucoup.
Nous voulions être pionniers
d’un pays qui n’était pas
encore bien exploité, c’était
vraiment notre intention.
Êtes-vous parti en Espagne
exprès pour cela ?
Je suis parti de Nantes en
Espagne sans parler un mot
d’espagnol. Nous avons reçu
notre première cliente sans
dire un mot [rires]. L’Espagne
est en train de se développer
à une grande vitesse, mais
au début, près de 50 %
de notre clientèle était
composée de femmes russes,
de 25 % de francophones et
seulement d’un quart d’autres
nationalités.
Qu’est-ce qui vous a séduit
dans la marque Kraemer ?
Je la présente comme une
marque haut de gamme,
jeune, dynamique, avec
une relation humaine qui
me séduit et une belle
interactivité puisque Yannick
est déjà venu plusieurs fois
sur Alicante. De notre côté,
nous nous développons
avec professionnalisme.
Récemment, nous avons
recruté un 6 e collaborateur
pour notre salon
de 170 m 2 . Un très bel outil.
Le fait que Yannick
Kraemer favorise
la créativité au sein
du groupe, était-
ce un argument
supplémentaire ?
Oui, le groupe Kraemer
constitue une opportunité
commune : on s’y sent
bien, on s’y sent vivant.
De son côté, je pense que
Yannick peut compter sur
de bons ambassadeurs pour
développer un pays nouveau.
Quelle est la stratégie de
développement à terme ?
Sur Nantes, nous avions
déjà 52 collaborateurs. Nous
allons donc déjà renforcer
le vaisseau amiral pour
asseoir cette belle machine.
De manière générale, ça
n’est qu’une fois le ton
donné que nous pensons
développement.
Vous êtes aujourd’hui là
pour la nouvelle collection
printemps-été [Love Train,
ndlr]. Pouvez-vous nous en
dire plus sur la nouvelle
tendance.
On le sait, la femme est multi
facettes. Là, on s’attache à
mettre en valeur l’une de ces
facettes : une jolie blonde très
naturelle, façon bord de mer,
avec une coupe graphique qui
révèle le caractère féminin de
manière espiègle. Je décline
également un côté afro et
géométrique, histoire de jouer
avec les différents aspects de
sa personnalité.
3 carrer Pintor Agrasot
00 34 (0) 96 52 04 048
Gary Chan
Salon Guangzhou | Chine
En quoi la marque
Kraemer favorise-t-elle
le développement de la
coiffure en Chine ?
L’atout du concept Kraemer
par rapport aux autres
groupes internationaux,
c’est sa capacité à fédérer
différents univers esthétiques
sous une même enseigne,
sans pour autant perdre
l’identité du groupe. En nous
développant en Chine, nous
avons remarqué que si le
groupe s’était uniquement
appuyé sur son savoir-faire
et des codes communs,
sans laisser de marge de
manœuvre, ça n’aurait pas
fonctionné. En plus de 10 ans,
le groupe est passé à un total
de près de 50 salons en Chine,
ce qui révèle sa capacité
à dépasser les différences
culturelles et à s’y adapter.
C’est donc bien la liberté
qui participe de la
stratégie globale ?
Quand vous avez une
franchise, vous fixez des
règles pour le franchisé
qui les adopte. Avec le
concept Kraemer, les choses
fonctionnent à l’inverse :
Yannick Kraemer prône
quelque chose de l’ordre de
l’anticonformisme ; il s’oppose
à des formes standardisées.
Comme d’autres coiffeurs, je
me sens pleinement artiste. La
finesse, c’est de développer un
concept fédérateur qui laisse
sa place à la création. La
marque est la représentation
d’un monde, à destination de
la clientèle, et je trouve que
l’idée de permettre à chacun
d’exprimer son univers propre
est une idée extraordinaire.
Qu’est-ce qui distingue un
salon Kraemer d’un autre
salon en Chine ?
Dans les salons en Chine,
nous avons toujours voulu
accentuer l’image haut de
gamme et luxe du groupe.
Nous avons adapté les
techniques françaises aux
besoins asiatiques pour
proposer à nos clients la
« touche française » dont ils
sont très friands.
On suppose des échanges
de pratiques fréquents,
un avantage pour tout le
monde…
Les premiers groupes à s’être
installés en Chine, il y a de
cela plus d’une vingtaine
d’années, étaient anglais. Ils
ont considérablement modifié
le marché. Les coiffeurs
chinois ont été influencés
par le style anglais qui est
très carré et géométrique,
alors que le style français,
c’est l’affirmation du naturel.
Mais le marché a vite évolué.
Aussi bien les coiffeurs
que les clients ont changé
leur vision des choses
tout en affirmant de réels
points de vue sur leur façon
d’appréhender les tendances.
Les coiffeurs reçoivent
une formation à l’interne ;
celle-ci est essentielle pour
les outiller. Ça prend du
temps, il faut travailler,
mais c’est payant. Depuis le
développement du groupe
en Chine, chaque année
sont organisés des échanges
techniques interculturels. J'ai
pu en bénéficier récemment
lors d'un voyage en France.
Croyez-moi, c'est valorisant !