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RENCONTRE
RADIO
STAR
Par MAUD POUSSIN
Photos ESTELLE HOFFERT
L’émission a débuté il y a de
cela près de 3 ans. Comment
les choses se sont-elles
mises en place ?
Kathia Teyssier : Il y a trois
ans, Axel Benamran qui
faisait Le Grand Journal
sur Radio Judaïca a voulu
changer de format et créer
une nouvelle émission.
Elle en avait déjà parlé à
Caroline Levy, et comme on
venait de faire connaissance,
elle m’a proposé de les
rejoindre toutes les deux.
Moi, j’avais fait beaucoup
de télévision mais jamais de
radio. On s’est lancé dans
un brainstorming spontané :
quel format ? on parle de
quoi ? on s’appelle comment ?
Chacune a apporté sa touche
personnelle. Comme je venais
de la comm’, j’estimais qu’il
fallait marketer la chose et
travailler sur l’idée d’un logo
à partir du nom que nous
avions trouvé : les Grandes
Girls.
Dans votre émission, vous
accueillez un certain
nombre de personnalités.
K.T. : Nous activons nos
réseaux communs. Je connais
beaucoup de personnalités.
Du coup, nous avons eu
Patrick Bruel, Gad Elmaleh,
Raphaël Mezrahi, Smaïn…
Par le biais du magazine
Zut !, Caroline nous obtient
des opportunités de manière
très complémentaire. C’était
le cas récemment avec Omar
Sy, à l’occasion de la tournée
de promo de Chocolat. Mais
comme c’est un pote depuis
quinze ans, nous avons pu
obtenir les conditions d’un
joli son. Les gens ont du
plaisir à venir nous voir.
Le ton est décalé, frais, on
aborde les choses de manière
décontractée. L’objectif au
final, c’est qu’on passe un bon
moment ensemble.
Toi-même, tu viens de
la télé. Comment as-tu
appréhendé le média radio ?
K.T. : Il est vrai que je
venais de l’image, il me
fallait prendre confiance
en ma voix. Personne ne se
reconnaît jamais. Et puis,
c’était nouveau pour moi :
je me retrouvais dans un
studio sans savoir à qui
je m’adressais ; tu ne sais
pas non plus dans quelle
condition les gens t’écoutent,
chez eux, en voiture ou dans
un magasin. Comme tu n’as
pas l’image, tu n’as pas le
regard. Tout est basé sur le
mot. Ton seul impact, c’est
le mot ! Et éventuellement le
sourire parce qu’il s’entend
à l’antenne. Pour moi, c’était
un peu perturbant au départ
parce qu’il me fallait me
concentrer sur d’autres
La jolie rousse, égérie du groupe Kraemer,
Kathia Teyssier, est la gérante de Kat, une
entreprise spécialisée dans le coaching,
l’événementiel et l’accompagnement
stratégique en communication. La
belle brune, Caroline Lévy, travaille au
développement commercial de la revue
Zut ! au sein de Chicmedias. Toutes deux
forment les Grandes Girls, sur Radio Judaïca.
Rencontre animée !
aspects, mais rapidement j’ai
ressenti une autre forme de
liberté dans la manière de
faire passer les messages.
La tonalité est globalement
girly…
K.T. : Oui, il s’agit d’une
émission girly… [Caroline
Lévy débarque avec un léger
de retard de 5 mn. Kathia
l’accueille comme il se doit,
ndlr]
Caroline Lévy : Bonjour !
[avec un grand sourire]
K.T. : Alors, toi, t’as pas
d’excuse ! Tu n’as pas de
môme à déposer, pas de
voiture à garer. Moi, je me
suis fait insulter par un mec
parce que je me suis garée à
l’arrache. [rires]
C.L. : Tu vois, ça te donne
des pistes sur la tonalité de
l’émission. Mais c’est comme
ça tout le temps !
Avec Kathia, nous évoquions
la touche girly…
K.T. : Oui, girly sans pour
autant que ça soit lénifiant.
L’angle d’attaque, c’est la
vision, la perception de la
femme par rapport à des
sujets d’actualité. Un point
de vue, celui de femmes
qu’on espère de caractère,
des femmes indépendantes,
des femmes qui ont envie
de s’exprimer pleinement.
Pour moi, ça se rapproche
plus du format féminin que
véritablement de l’esprit
girly au sens où on l’entend
généralement…
C.L. : Depuis la rentrée, nous
ne sommes plus que deux
[Axel Benamran a souhaité
faire une pause, ndlr], mais
nous continuons de bénéficier
de la notoriété que nous
avions construite avec Axel
durant les deux premières
saisons. Pour autant, la ligne
ne change pas : ce parti pris
très féminin est maintenu.
La seule différence, c’est
que la dimension politique
qu’apportait Axel en
interviewant des élus est mise
entre parenthèses jusqu’à son
éventuel retour. On pourrait
dire que du fait de cette
absence des politiques, nous
avons rééquilibré le tout. De
la triple articulation politique,
tendances et communication,
nous privilégions désormais
les deux derniers aspects.
Mais du fait de nos parcours
à Kathia et moi-même,
nous gardons une grande
cohérence dans le champ
de nos activités. Après, ce
recentrage peut donner le
sentiment d’une touche de
légèreté renforcée.
À vous voir ensemble, on
suppose de belles joutes
verbales à l’antenne…
C.L. : Oui, comme tu peux le
constater, ça chambre pas mal.
« Ton seul
impact, c’est
le mot ! Et
éventuellement
le sourire parce
qu’il s’entend
à l’antenne. »
K.T. : Absolument, avec des
rôles clairement attribués.
C.L. : Moi, elle me fait passer
pour la gamine, alors que
l’écart n’est que de 6 ans
entre les deux. Mais elle
insiste sur le fait que je
devrais être dégagée de toute
responsabilité parce que je
suis une femme sans enfant.
Elle, elle joue pleinement son
rôle de maman – un temps
maman célibataire –, et ça
provoque des joutes verbales
assez amusantes.
K.T. : Oui, depuis je me suis
casée ! [rires]
C.L. : Effectivement ! [rires]
Mais elle conserve cette
approche sans filtre.
On assiste à l’antenne à la
confrontation amicale de
vrais personnages.
K.T. : De vrais personnages
sans doute, mais avec une
approche qui reste honnête,
loin de tout conflit d’ego. On
s’adresse à nos auditeurs
comme on s’adresse à nos
amis, en toute transparence.
Il n’y a ni artifice ni état
d’âme.
C.L. : Le média radio favorise
cela. Comme toutes les filles,
nous faisons attention à notre
image, mais là nous nous
sentons totalement libérées
de la contrainte de l’image
justement. Ça facilite sans
doute la transparence. Après,
ceux qui nous connaissent :
dans la vie, nous sommes
l’une et l’autre sans filtre
également. [rires]
Les Grandes Girls, le
mardi sur Radio Judaïca
Strasbourg 102.9 à 17h
En podcast sur
radiojudaicastrasbourg.fr