Magazine Kraemer KRAEMER MAGAZINE 05 | Page 46

Interview 46 L’intelligence des mains On le reconnaît à sa moustache ! Bernard Stalter, président de la Chambre des métiers d’Alsace et vice-président de la Fédération Nationale de la Coiffure aime les défis : en homme de terrain passionné par son métier, il nous expose une vision nouvelle de la coiffure. notre métier : il faut faire rêver la cliente et faire en sorte qu’elle ne vienne pas chez le coiffeur parce qu’elle le doit, mais bien parce qu’elle en a envie. Nous devons réfléchir à comment créer cette envie autour de “salons sensations” qui répondent à ces nouvelles attentes. Il nous faut évoluer, innover avec nos fournisseurs, et pour cela renforcer le marketing et la communication. Enfin, il nous faut valoriser nos personnels, y compris au niveau de la rémunération. Bref, il est grand temps de redonner à la coiffure ses titres de noblesse. Vous avez commencé la coiffure très tôt, à l’âge de 14 ans. Pourquoi ce choix ? Je cherchais simplement du travail je peux l’avouer : au cours des premiers mois en tant qu’apprenti, je me posais des questions sur ce que je faisais-là. Mais comme j’avais le goût du contact, le métier m’allait bien. Donc, je suis passé très vite d’un choix par défaut à une vraie passion. À quel moment avez-vous compris que ça devenait une passion ? Dès que j’ai pu toucher les cheveux ! Dès le premier shampooing, je me suis rendu compte que cela pouvait me plaire. Du fait d’avoir vécu cette expérience-là, quel est votre point de vue concernant l’accompagnement de l’apprenti ? La problématique concerne ces premiers mois, mais aujourd’hui le chef d’entreprise est nécessairement plus pédagogue qu’il ne l’a été par le passé : il arrive à mieux expliquer à l’apprenti qu’il faut s’armer de patience. L’alternance avec les CFA fonctionne bien ; les formateurs apportent un complément d’explication essentiel. Enfin, l’apprenti n’est plus obligé de travailler sur des modèles vivants, il peut débuter sur des têtes malléables, ce qui est tout de même compliqué. Par Emmanuel Abela Vous-même, vous continuez d’exercer. Est-ce une manière de vous maintenir au contact de la réalité du métier ? Il y a plusieurs raisons à cela, mais la principale reste le contact : ça nourrit mon approche du métier, mais au-delà de cela, ça me permet de maintenir un niveau d’échange, de rencontrer différentes personnes, d’aborder des sujets différents et j’en retire toujours un enseignement. La situation de crise rend-elle un peu plus nécessaire cette relation première au client ? On constate une métamorphose totale, notamment en ce qui concerne nos propres attentes à tous les niveaux. La société toute entière étant revisitée, nous devons nous aussi innover dans Ce discours, vous le partagez avec Yannick Kraemer. Le rapprochement semble une évidence. Par nature, je suis fédérateur : il est toujours préférable de rassembler les forces. En Yannick, j’ai trouvé une personne qui a envie d’entreprendre, mais qui laisse à ses collaborateurs et franchisés cette possibilité de s’exprimer en toute liberté. Nous nous sommes rendus compte que nous étions tous les deux en capacité de développer le marché de la coiffure alsacienne dans un premier temps, avant de l’étendre au national et à l’international par la suite. Pour cela, nous sommes à l’écoute l’un de l’autre, avec la même impatience, et nous débutons cette aventure par un projet commun [l’ouverture d’un salon dans la galerie marchande à Cora, ndlr].