MAG WAVE RADIO 2020 | Page 8

MUSIQUE / Interview Chinese Man Records 15 ANS DE GROOVE INDÉPENDANT Chinese Man, Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia célèbrent les 15 ans du label Chinese Man Records avec The Groove Session vol. 5 et une tournée. Des symboles forts de leur liberté. Propos recueillis par Élise Laven THE GROOVE SESSIONS VOL. 5 Chinese Man Records LLes groupes Chinese Man, Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia se sont associés pour célébrer cette année les 15 ans du label Chinese Man Records. Avec un nouvel album, The Groove Sessions Vol.5 et une tournée collective. Nous aurions dû les rencontrer le jour de leur concert à L’Atabal à Biarritz le 13 mars pour cette interview. La crise sanitaire ayant engendré le report du concert, nous leur avons proposé de les interroger via un document en ligne où chacun pourrait interagir. Interview collective confinée. Dans The Groove Sessions vol. 5, vous vous entourez de Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia mais, pour la première fois, pas en simple featuring. Pourquoi eux et pourquoi ce changement de manière de faire ? Sly : Nous voulions faire quelque chose de spécial pour célébrer les 15 ans du label et avions envie de pousser l’idée de collectif qui fait partie de l’ADN de Chinese Man Records. Nous avons alors décidé de collaborer avec Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia car il nous semblait que leurs univers musicaux étaient très complémentaires du nôtre et que l’on aurait plein de choses à apprendre d’eux. Baja Frequencia a un univers un peu fou et très énergique qui correspond un peu à nos premiers EPs alors que Scratch Bandits Crew a une approche plus électronique de la composition, chose que nous avons commencé à explorer avec Shikantaza. Le timing était donc parfait. Scratch Bandits Crew & Baja Frequencia, qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet collectif ? Baja Frequencia : On est toujours intéressé quand il s’agit d’expérimenter de nouvelles façons de produire et de sortir de nos habitudes. Scratch Bandits Crew : Justement le fait que cela soit un projet qui se donne le temps et les moyens d’être développé et approfondi. Nous avions tous déjà collaboré les uns avec les autres mais toujours sur des formats courts, avec la frustration de ne pas pouvoir aller plus loin. Des compos à l’enregistrement, comment s’est faite la réalisation collective ? BF : On a tous travaillé sur tous les morceaux de l’album ou presque. C’est difficile de synthétiser la procédure. Il n’y en avait pas vraiment d’ailleurs, mais chacun a trouvé sa place de manière assez naturelle finalement. Chinese Man : Pour résumer, on a fonctionné en binôme. Chaque jour un membre d’un groupe travaillait avec un autre artiste d’un groupe différent. On avait une demi-journée pour faire une première ébauche. On a fonctionné comme ça pendant 3 jours ce qui nous a permis de créer 18 morceaux. Cet album collectif compte aussi des featurings avec les artistes Youthstar, Illaman, Taïwan MC et les membres de ASM. BF : Il y avait une volonté de travailler principalement avec des MCs du label ou proches du label. Les idées sont venues à mesure que les tracks avançaient. Les enregistrements se sont presque tous fait à Marseille en une seule journée. CM : L’idée était de garder un maximum de fraîcheur. Du coup les MCs n’ont pas eu les instrus avant d’arriver à Marseille. L’objectif était qu’ils bossent de manière collective sur les morceaux pour éviter de mettre simplement les différents couplets les uns à la suite des autres. Les 15 titres de l’album brillent par le mélange des genres, trip hop, électro, hip hop, dub, scratch, cumbia… Peut-être le moins hip hop et le plus world de tous les Groove Sessions ? CM : Le mélange d’énergie des différents groupes nous a vraiment permis de s’attaquer à plein de styles différents. On a pas eu à se poser de limites sur nos influences ou sur les idées qu’on pouvait avoir. Cet album dresse vraiment un panorama super large des >>> 8